Les négociations entre les adhérents de la Zone arabe de libre-échange butent sur 26 catégories de produits. «Il n'y a pas eu encore d'accord entre les pays membres de la Zale sur la définition des règles d'origine de 26 catégories de produits», a révélé à l'APS Redouane Laalili, conseiller chargé de la coopération au ministère du Commerce. Il a toutefois précisé qu'«un accord a été conclu sur 80 autres catégories de produits». Pour rappel, le conseiller du ministre avait animé dernièrement une journée d'information sur la Zale suite à l'invitation de la Ccio (Chambre de commerce et d' industrie de l'Oranie). L'Algérie a ratifié l'accord en 2005 avant son adhésion officielle à la Zale en janvier 2009. Le constat n'est pas négatif puisqu'en 2008 les exportations algériennes vers les pays arabes ont atteint 2,18 milliards de dollars, contre 1,24 milliard de dollars en 2007, en hausse de 76,35%, selon les Douanes algériennes. Les importations, quant à elles, se sont évaluées à 1,1 milliard de dollars, contre 905 millions de dollars en 2007, en augmentation de 21,4%. Laâlili a informé que les négociations patinent sur certains produits tels que les textiles, les produits minotiers, les préparations de viandes, les combustibles minéraux, les produits pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents et les matières plastiques. Avec l'Algérie, il était question d'un taux de 40% de valeur ajoutée pour un produit transformé de la zone, mais les Algériens négocient pour obtenir 70%. Cela afin de protéger certaines industries nationales susceptibles d'être menacées par cet accord, explique-t-il. Ce taux est également revendiqué farouchement par le groupe constitué des pays du Maghreb en plus de l'Egypte et du Soudan. De leur côté, les pays du Golfe aspirent au maintien d'un taux de 40%, tel que prévu provisoirement dans le cadre de la convention de facilitation des échanges commerciaux. L'Algérie défend ce taux de transformation à 70% d'autant plus que des pays arabes ont déjà signé des accords d'association avec l'Union européenne (UE) sur cette base. Selon Laâlili, «ce critère limitera l'accès des produits non arabes à cette zone de libre échange». Les deux groupes favorables à l'une ou l'autre option ont tenu jusqu'ici 14 réunions de travail sans arriver à des compromis, a-t-il indiqué. M.Laâlili a cependant annoncé que ces négociations, «très ardues», vont se poursuivre au mois de mai prochain au Caire avec les pays du Golfe qui pourraient «présenter de nouvelles propositions». Balayant d'un revers de main les appréhensions des opérateurs économiques, ce cadre a souligné que «les opérateurs peuvent importer et exporter dans la Zale, contrairement avec l'UE où il est difficile de placer nos produits face à une rude concurrence». En Algérie, cette adhésion est différemment perçue. L'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisanS algériens) estime par la voix de son attaché de la communication, Hadj Tahar, que «cette adhésion va aider l'Algérie à exporter ses produits plus facilement vers les pays arabes». Cette adhésion avait provoqué une levée de boucliers du FCE par la voix de son président Redha Hamiani, demandant l'ajournement de l'adhésion de l'Algérie. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, avait déclaré fin décembre que des mesures sont prévues pour lutter contre la concurrence déloyale dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à la Zale. Rassurant, il avait déclaré dans un entretien à la Radio nationale: «C'est un accord politique stratégique qui devrait permettre à l'Algérie de diversifier ses fournisseurs» et aux opérateurs économiques «d'augmenter leurs exportations vers les pays arabes». Commencées en janvier 2009, les négociations sur la finalisation de cet accord devraient se poursuivre au mois de mai prochain par la réunion du Comité des règles d'origine, en présence d'un représentant marocain pour les pays du Maghreb et d'un représentant saoudien pour les pays du Golfe.