Pour libérer l'économie nationale de l'emprise des multinationales, les deux candidats proposent des mesures alternatives. S'il y a un point sur lequel Louisa Hanoune et Djahid Younsi semblent s'entendre, c'est bien le rejet du recours aux entreprises étrangères pour la gestion de l'économie nationale. Une préoccupation commune à deux visages. L'une trotskiste et l'autre islamiste. Développant un discours dont la connotation rappelle à la Quatrième internationale socialiste, Louisa Hanoune a plaidé pour «la renationalisation des hydrocarbures, des sociétés et complexes cédés aux étrangers». Optant pour une politique économique globale, la secrétaire générale du PT a remis à l'ordre du jour l'une des revendications «traditionnelles» du parti de l'extrême gauche, en l'occurrence «la réouverture des sociétés fermées sur décision du Fonds monétaire international». Pour conduire à terme cette «réforme», la candidate n'a pas hésité à appeler à faire du scrutin prochain «une occasion pour introduire la rupture avec les pratiques du parti unique qui caractérisent la gestion des affaires du pays jusqu'à présent». Dans cette optique, le Parti des travailleurs a «concocté» un programme électoral pour sa favorite. Ce programme s'articule autour d'une idée motrice: la consolidation de l'Unité nationale. Le principe étant traduit en slogan de campagne, la seule femme candidate à la prochaine présidentielle, fait de «la rupture» le point final de «la légitimité révolutionnaire» et le point de départ de la «légitimité populaire». Ainsi, l'édification d'une nation forte, selon Louisa Hanoune, passe par la réhabilitation du politique. Laquelle réhabilitation ne peut se faire sans le respect du choix libre exprimé par l'urne. Ce choix libre constitue, selon la secrétaire générale du PT, le socle sur lequel repose l'indépendance de l'économie nationale. La candidate à l'élection présidentielle s'est engagée hier à Béchar à lutter contre l'immigration clandestine, à consolider les relations avec les pays africains et à oeuvrer pour l'effacement de leurs dettes. Se montrant critique avec les résultats obtenus dans le cadre de la mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), Louisa Hanoune dira que «les pays africains sont toujours autant fermés sur eux-mêmes et les pays développés ne cessent de spolier les richesses de l'Afrique». Relevant l'existence de «problèmes» aux frontières algériennes, Mme Hanoune a appelé à préserver nos frontières car, dira-t-elle, «nos richesses sont visées par des parties étrangères». Critiquant un manque de planification dans la conduite du processus de développement, elle s'est interrogée: «Est-il logique que l'Etat dégage une enveloppe de 150 milliards de dollars pour le développement du pays et la réalisation d'infrastructures sans établir de priorités?».