L'entraîneur national devrait être l'un des premiers à reconnaître que cette équipe est fragile. Le football n'étant pas une science exacte, il était logique de croire en un bon résultat de l'équipe d'Algérie au Rwanda dans ce match d'ouverture des éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la CAN de 2010. Un match, n'ayant que sa propre vérité, les Verts étaient en droit de se fixer comme objectif une victoire à Kigali. Cela en dépit du fait que lors de la première phase de qualifications des deux équipes, ce fut bien celle du Rwanda qui avait donné la meilleure impression par rapport à une équipe d'Algérie qui n'avait que poussivement obtenu sa qualification. En tenant compte de ces paramètres, il paraît normal de ne pas faire la fine bouche et de prendre le 0-0 de Kigali comme un résultat de première valeur. En tenant compte, comme on l'a dit, d'une équipe rwandaise qui renverse tout sur son passage lorsqu'elle joue à domicile. Les Marocains en savent quelque chose eux qui avaient subi la loi des Rwandais lors du tour précédent. Seulement, force est d'admettre que l'équipe du Rwanda, qui a joué ce samedi contre les Verts d'Algérie, était loin de la forme et de la détermination qui étaient les siennes lors du tour précédent. Cela fut, surtout, remarqué en première mi-temps, une période où on vit un Onze d'Algérie bien en jambes et assez entreprenant sur le plan offensif. A ce moment-là, il n'y a pas eu cette hargne d'aller au delà de son effort, cette «grinta» qui vous fait déplacer des montagnes. Disons le franchement, ce fut en première mi-temps que l'équipe d'Algérie aurait pu prendre un avantage au score qu'elle aurait mérité. Malheureusement, le centre avant, Abdelkader Ghezzal, n'eut pas le soutien qu'il attendait de la part de Ghilès et d'un Saïfi incontestablement diminué pour cause de blessure. Il faut regretter qu'en ces instants-là il n'y eut pas un Karim Ziani dont l'apport pour le compartiment offensif est avéré. Sa suspension, pour ce match, fut d'un grand préjudice pour l'équipe d'Algérie. Cet espèce de ratage de la première mi-temps aurait pu coûter cher aux Verts dans la mesure où après le repos ils ont nettement baissé pied. On veut, surtout, parler du milieu du terrain qui a reculé au profit des Rwandais qui se sont enhardis au fil du temps jusqu'à occuper en permanence le périmètre adverse. Il ne fait aucun doute que la chaleur n'a pas aidé les Algériens à jouer convenablement. Mais cette chaleur a touché tout le monde et on ne s'explique alors pas pourquoi Gaouaoui et ses défenseurs ont su s'interposer avec coeur et courage aux tentatives de l'adversaire au moment où les autres perdaient pied. On ne s'explique pas pourquoi un Nadir Belhadj a survolé tout le monde se montrant même, lui le défenseur attitré, comme le meilleur...attaquant algérien, celui dont les débordements et les centres ont fait énormément mal aux Rwandais. Ses coéquipiers du compartiment offensif ont, au contraire, fait montre d'un jeu approximatif où le manque de concentration était flagrant. Dans ce cas-là, ce match nul est une providence mais, si en fin de parcours, il venait à manquer un ou deux points aux Verts pour la qualification au Mondial, on regrettera le «ratage», si on ose qualifier ainsi la sortie des Verts, de Kigali. Des Verts qui, sur ce qu'ils ont montré lors de match en déplacement, semblent aptes à obtenir le billet pour la CAN. Pour ce qui est de celui de la Coupe du monde, il va falloir attendre de voir ce que valent les Egyptiens en ce moment. S'ils ne montrent que la moitié de la forme qu'ils avaient affichée lors de leur CAN victorieuse de 2008, la qualification pour l'Afrique du Sud ne devrait pas leur échapper.