Les Verts n'iront pas en Allemagne pour le Mondial, et ils n'iront pas au Caire pour la coupe d'Afrique des nations. C'est connu depuis fort longtemps. Exactement depuis que notre football s'est mis à négocier les primes de matches au lieu de comptabiliser les buts qui peuvent le propulser à un rendez-vous international. A la fin du parcours qui fut humiliant, la sélection nationale se contente d'une avant-dernière place au classement de sa poule, juste devant le Rwanda. Une formation rwandaise qui peut nous surprendre lors des prochaines manifestations continentales tant le progrès est perceptible. Il ne serait donc pas étonnant de voir ces Rwandais devancer les Verts dans les mois à venir. Ce ne sera qu'une juste logique des faits, puisque des formations comme le Togo ou l'Angola, qui venaient à Alger pour s'émerveiller du football national, se retrouvent en Coupe du monde et en coupe d'Afrique, laissant notre sélection nationale sur le carreau. La dernière journée des éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la coupe d'Afrique des nations est venue nous donner une leçon de ce qui se passe en dehors de nos stades de football. A voir évoluer l'Egypte, le Cameroun, la Côte d'Ivoire ou l'Angola, l'on constate aisément le fossé qui nous sépare du football africain. Notre football s'est endormi sur ses lauriers sans retenir les leçons utiles. Il fut un temps où notre football était au creux de la vague dans les premières années de l'indépendance. Au lieu de faire face à la situation, l'on évoquait, sûrement pour satisfaire son ego, les prouesses de l'équipe du FLN. Plus tard, l'on a repris les mêmes erreurs pour parler de l'équipe de 1982 au moment où notre football mettait ses pieds dans un bourbier. Aujourd'hui, il ne reste plus de références, car à force de les avoir utilisées, elles se sont usées. Il reste les yeux pour pleurer notre football perdu dans les méandres des indus dirigeants qui sont venus s'incruster dans et autour d'une discipline qui n'en avait absolument pas besoin. Aujourd'hui, il sera difficile pour le football algérien, qui a chuté lourdement, de redresser la barre au vu du quotidien de son championnat national qui poursuit son bonhomme de chemin sur des pointillés. Une situation qui ne semble pas déranger les tenants des décisions, insensibles qu'ils sont au mal dans lequel se débat la discipline. Et il y en a pour un bon bout de temps, car à voir la méthode avec laquelle l'on prépare la prochaine assemblée générale élective de la fédération de football, il vaut mieux sécher ses larmes, car il ne sert à rien de se lamenter, et se rendre à l'évidence que notre football a été pris en otage par ceux-là mêmes qui au lieu de reconnaître leur défaite se complaisent dans des motions de soutien pour cacher leurs défaillances.