Interrogé sur les dépenses de la campagne, il n'a avancé aucun chiffre en assurant que pour ce qui concerne l'aide de l'Etat, un document justifiant les dépenses sera remis au Conseil constitutionnel. «On ne négocie pas notre fierté, on ne négocie pas notre honneur», a fermement déclaré Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, en guise de réponse à la question relative à l'interdiction de vente de l'hebdomadaire français L'Express. S'exprimant sur ce sujet, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au Centre international de presse (CIP), M.Sellal a été catégorique. «Nous n'avons pas de leçon à recevoir de quiconque», a-t-il indiqué en défendant bec et ongles le bilan de ces dernières années et le programme prévu durant le prochain quinquennat. Tout en assurant qu'il n'y a pas de volonté de museler la presse, M.Sellal argumente cependant cette action par le fait que la publication portait atteinte à la personne du président de la République, chose qui ne saurait être tolérée. La déclaration du ministre des Ressources en eau met un terme à la polémique suscitée par la saisie de ce magazine. A noter qu'il s'agit du dernier numéro de l'hebdomadaire français, L'Express, qui a été interdit de vente en Algérie pour atteinte aux valeurs nationales. Par ailleurs, le directeur de campagne du président sortant a présenté un bilan détaillé de la campagne électorale. Selon lui, 2887 meetings animés au niveau du territoire national et plus de 27.900 rencontres de proximités soit au total plus de 31.000 rencontres, ont été organisées. Pour les permanences, M.Sellal avance: «Nous nous sommes fixés quelque 5000 permanences et nous nous sommes retrouvés avec 12.659.» Et d'ajouter: «50% des permanences ont été ouvertes par des volontaires». L'objectif recherché à travers cette mobilisation intense, souligne-t-il, est d'amener les gens à voter, et ce quel que soit le choix. Interrogé sur le taux de participation attendu pour ce soir, le conférencier reste confiant: «On ne croit pas à une mauvaise participation». En d'autres termes, il dira: «Je persiste et je signe encore: on s'attend à une bonne participation.» L'affluence des gens, constatée durant les meetings et des bains de foule, relève-t-il, est un signe fort de l'intérêt que portent les citoyens au candidat. «Vous avez vous-mêmes remarqué la popularité du candidat; il a été accueilli mieux qu'en tant que président», a-t-il dit en prenant les journalistes à témoin. M.Sellal a expliqué le souhait du président-candidat à vouloir décrocher une majorité écrasante. «Le Président n'est pas satisfait de la situation de l'Algérie, il veut passer à une vitesse supérieure pour rétablir l'image du pays à l'étranger et le promouvoir au rang des pays émergents», a-t-il expliqué avec un langage simple. Concernant le budget dépensé durant cette campagne, le directeur de campagne de M.Bouteflika n'a avancé aucun chiffre. «Nous n'avons pas établi les comptes», a-t-il déclaré en assurant que mis à part la dotation octroyée par le Trésor public à tous les candidats aucun financement public n'a été alloué. M.Sellal précise dans ce sens que beaucoup d'opérateurs économiques privés ont participé au financement de la campagne en citant à titre d'exemple l'opérateur automobile Sovac. Pour l'aide de l'Etat, il assure qu'un document justifiant les dépenses sera remis au Conseil constitutionnel. Quant à la déclaration des autres fonds, il écarte complètement cette procédure en affirmant que même aux USA le président Obama n'a pas révélé l'identité de ses bailleurs de fonds. «Ce que je peux assurer nous avons refusé tout financement ou aide étrangère», a-t-il précisé. Interpellé sur les dépassements enregistrés par l'administration obligeant les agents à aller assister aux meetings, M.Sellal assure: «Je jure que nous n'avons demandé à aucun responsable d'obliger les personnes d'assister aux meetings.»