Importés depuis 2001, 3000 véhicules touristiques risquent d'être ravis à leurs propriétaires par les services de la police économique dans les barrages routiers. Ces derniers jours, les citoyens qui les ont acquis via des transitaires, essentiellement de France, se constituent en collectif pour demander aux autorités concernées de les régulariser. Car, selon certains d'entre eux, ces voitures sont le fruit de longues années d'épargne et «les irrégularités qui ont entaché l'opération d'importation ne relèvent pas de leur responsabilité», estiment-ils. Une raison pour laquelle ils considèrent injuste le fait que les propriétaires soient dessaisis d'un bien acheté légalement. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, les services concernés dans la wilaya de Tizi Ouzou n'ont pas délivré de cartes grises. Les 3000 propriétaires ne circulent qu'avec des documents provisoires renouvelables chaque année. Cette procédure lassante, selon nos interlocuteurs, devient non seulement insupportable mais, aussi incertaine. Chaque année, le possesseur doit saisir les services de sa daïra pour ce fameux document. Après l'arrêt de la formule d'importation des véhicules de moins de trois ans, en 2005, cette même opération de renouvellement est devenue plus compliquée. Tandis que certaines circonscriptions délivrent ce document, d'autres le refusent sans motif convaincant, affirmaient-ils. Les mêmes sources indiquent que la direction de la réglementation générale, les daïras ainsi que le ministère des Transports ont été sollicités pour une éventuelle solution. Leurs requêtes demeurent jusqu'à présent sans suite. Ainsi, cette situation de blocage fait, aujourd'hui, que les propriétaires ne peuvent plus utiliser leurs véhicules de crainte de s'en voir dessaisi. D'ailleurs, cette initiative de se constituer en collectif n'est venue après que des véhicules soient saisis dans des barrages. Cet état de fait a également engendré des litiges dans certains cas. Les acquéreurs de ces voitures qui ont recouru à la vente n'ont pas pu régulariser les actes. Certains acheteurs ont saisi la justice contre eux. Les cas deviennent de plus en plus fréquents, que le désarroi commence à gagner les esprits. Les propriétaires considèrent qu'ils ne sont pas à l'origine des irrégularités qui ont entaché cette opération. «Nous les avons achetées et payées de nos bourses», affirmaient-ils.