La direction palestinienne était attendue hier à Damas pour une première visite de cette importance en Syrie depuis 1996 avec pour objectif de tourner la page sur deux décennies de tensions. Le nouveau chef de l'OLP, Mahmoud Abbas, le Premier ministre, Ahmad Qoreï, le président de l'Autorité palestinienne par intérim, Rawhi Fattouh, et le chef de la diplomatie, Nabil Chaath, devaient être reçus par le président Bachar El-Assad. Les relations entre les responsables syriens et Yasser Arafat ont toujours été mouvementées et hostiles. Elles ont été pratiquement rompues après la conclusion en 1993 des accords israélo-palestiniens d'Oslo sur l'autonomie palestinienne, la Syrie ayant dénoncé ces accords “séparés” qui ont affaibli, selon elle, les négociateurs arabes face à Israël. “Nous allons expliquer aux Syriens les développements depuis le martyre d'Abou Ammar et nous parlerons de l'avenir auquel nous aspirons”, a indiqué, pour sa part, M. Abbas (Abou Mazen), qui a succédé à la tête de l'OLP à Yasser Arafat, décédé le 11 novembre, et qui est candidat du Fatah à l'élection du président de l'Autorité palestinienne, le 9 janvier. En mars 2001, Yasser Arafat et Bachar El-Assad s'étaient rencontrés à Amman en marge du sommet arabe, alors qu'en septembre de la même année, une visite du chef historique palestinien en Syrie avait été annulée à la dernière minute. Le 24 novembre dernier, M. Assad a reçu, à Damas, Farouk Kaddoumi qui a succédé à Yasser Arafat à la tête du mouvement Fatah. M. Kaddoumi, un farouche opposant aux accords d'Oslo, a choisi de rester à Tunis et a maintenu le contact avec les Syriens. La visite des responsables palestiniens intervient à un moment où la Syrie a annoncé sa volonté de relancer les pourparlers de paix avec Israël, gelées depuis janvier 2000.