Au volet sécuritaire, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le dispositif mis en place durant la campagne a permis aux services de sécurité de contrôler la situation, empêchant ainsi des attentats spectaculaires. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales est en colère contre le RCD. Il a eu hier des mots très durs, à l'égard de son président M.Saïd Sadi. Ce dernier est accusé de porter atteinte délibérément à l'Etat en hissant sur son siège un drapeau noir à la place de l'emblème national. «Je ne m'étalerai pas sur les textes de loi qui pénalisent cet acte préjudiciable, commis sans respect ni pudeur. Je dirai simplement, poursuit-il, que cette démarche ne m'a pas étonné venant d'un homme qui a déclaré dans les années 90 qu'il s'était trompé de société. Aujourd'hui, Sadi dévoile son emblème», a lâché hier, le représentant de l'Exécutif sur les ondes de la Chaîne III. La justice sera-t-elle saisie de ce dossier? Zerhouni n'avancera pas dans les détails, préférant exposer les articles de loi qui réprimandent le geste du Rassemblement pour la culture et la démocratie, laissant entendre qu'effectivement le parti est passible de poursuite judiciaire. Par ailleurs, l'invité de la Radio nationale assure que l'élection d'aujourd'hui se déroulera dans de «très bonnes conditions et en toute transparence». Aux plus sceptiques parmi les candidats, il reproche de faire dans l'agitation afin de «maquiller leur échec». «Ceux qui doutent de la régularité du scrutin ont dû comprendre, à la faveur de la campagne électorale, qu'ils n'ont pas le gabarit de leurs adversaires.» L'administration est neutre, ajoutera l'orateur, qui renvoie la balle aux partis politiques: «Les observateurs suivent tout le processus électoral depuis l'ouverture de l'urne jusqu'au dépouillement. Permettez-moi de vous dire dans ce cas, que toute fraude sera l'oeuvre des contrôleurs et non le fait de l'administration.» Concernant la campagne «anti-vote», il évoquera son échec, se référant au nombre important de personnes qui ont pris part aux meetings organisés par les candidats: «Bien évidemment, certains ont mobilisé plus que d'autres. Le peuple a fait son choix, il l'exprimera en toute liberté demain (aujourd'hui).» Le ministère de l'Intérieur ne craint pas l'abstention: «Il faudra, selon lui, cesser de vivre avec le complexe d'abstention.» Il définira cette action de «phénomène sociopolitique qui touche même les pays qui ont des traditions dans la démocratie», rappelle-t-il, citant le cas des Etats-Unis où le président George W.Bush fut élu par 30% des électeurs inscrits. Zerhouni qui était moins optimiste avant le début de la campagne électorale, enregistre néanmoins «un engouement» chez les citoyens pour ce rendez-vous électoral. Il citera plusieurs facteurs. Le premier concerne l'inscription sur les listes électorales. Le second, qui est le plus important, a trait à la forte présence des citoyens dans les meetings, rappelant dans le même chapitre, que le corps électoral a connu une nette augmentation. Il passera de 18,5 à 20,7 millions d'électeurs en 2008. Quant aux bureaux de vote, leur nombre passe de 39.627 à 47.150. Le ministre revient au vote à l'étranger qu'il qualifie de très rassurant: «Le taux de participation a été estimé à 28% durant les deux premiers jours du vote. Il était de 24% en 2004.» Au volet sécuritaire, le ministre de l'Intérieur a affirmé que le dispositif mis en place durant la campagne a permis aux services de sécurité de contrôler la situation, évitant ainsi des attentats spectaculaires. Il rappellera que plusieurs chefs terroristes se sont rendus durant les deux derniers mois, ce qui dénote la division au sein de leur organisation. A la veille de la campagne, Zerhoun avait mis en garde contre des actions terroristes spectaculaires: «Il est évident que durant cette période électorale, qui est une période médiatique par excellence, les groupes terroristes, qui sont en difficulté, se manifesteront et tenteront de profiter de cette conjoncture exceptionnelle pour assurer une grande propagande à leurs actes barbares», a-t-il déclaré. Le ministre affirme enfin que 6000 terroristes se sont rendus depuis la promulgation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il soulignera que 10 chefs terroristes ont été éliminés ces derniers mois.