Cette rencontre, entre le Chef du gouvernement et les patrons de la gendarmerie et de la police, vise à faire une évaluation de la situation sécuritaire et éventuellement déboucher sur des aménagements du dispositif en vigueur dans le sens d'une plus grande efficacité. Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s'est réuni, hier matin, avec le directeur général de la Sûreté nationale Ali Tounsi, et Ahmed Bousteïla, général major commandant de la gendarmerie autour de la situation sécuritaire. Cette annonce a été faite par le ministre délégué aux Collectivités locales, en marge de la sortie de promotion de 628 commissaires de police à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf, pour expliquer l'absence remarquée de Ali Tounsi à cette cérémonie à laquelle ont pris part le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur Nouredinne Yazid Zerhouni, le directeur général de la douane, le directeur général de la Protection civile et des hauts cadres de la police. “Ali Tounsi est en conseil interministériel avec le Chef du gouvernement et celui la gendarmerie. Le Chef du gouvernement est en train de prendre en charge les problèmes qui se posent dans le domaine sécuritaire avec les responsables concernés”, nous déclare le ministre délégué aux Collectivités locales Daho Ould Kablia qui interrogé sur l'indemnité qui sera versée aux présidents d'APC, précise qu'elle sera fixée en fonction de l'importance de la commune que le maire gère. “Si le président d'APC est détaché d'une manière permanente, il prendra une indemnité complète”, soutient le ministre délégué. Non courant, ce conclave entre deux corps sécuritaires et l'Exécutif suscite moult interrogations sur l'objectif de sa tenue dans ce contexte précis, alors qu'une telle initiative n'a pas été prise, ou du moins pas été rendue publique, même après les spectaculaires attentats d'Alger. Un membre du bureau politique du RND, dont Ahmed Ouyahia est le secrétaire général, parle d'une réunion d'évaluation, au moment où le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur Nouredine Yazid Zerhouni, affirme que le gouvernement pense que la situation sécuritaire “s'est améliorée”. Nouredine Yazid Zerhouni dément avoir estimé entre 300 et 400 le nombre des terroristes encore en activité. “J'ai dit que quelqu'un prétend que leur nombre est entre 300 et 400, mais le nombre des terroristes susceptibles de commettre des attentats est au-dessous de ce chiffre.” Cette mise au point faite, le ministre de l'Intérieur ajoute que la meilleure manière d'évaluer le degré de nuisance des terroristes est de suivre “leur manifestation sur le terrain et le nombre d'actions qu'ils commettent”. Toutefois, selon lui, les derniers attentats sont un message de la part des groupes armés pour “dire qu'ils existent encore et qu'ils ont la même capacité de nuisance” alors que, soutient-il, “ils n'arrivent plus à se ressourcer. La preuve réside dans les résultats enregistrés par les services de sécurité sur le terrain et le nombre de terroristes qui se rendent, qui sont tués ou arrêtés quotidiennement”. Concernant l'effectif des policiers, il indique que suivant le programme présidentiel, entamé en 2005, le nombre des policiers atteindra les 180 000 à la fin de l'année prochaine, précisant qu'en plus de la maîtrise des anciennes “méthodes” de travail, la DGSN introduit progressivement de nouvelles spécialisations telles que l'informatique, le droit et la chimie pour mieux lutter contre la grande criminalité et particulièrement la cybercriminalité. Sur la question de l'évangélisation, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur déclare que l'Etat “n'est pas contre le christianisme, mais exige de ceux qui veulent évangéliser de le faire dans un cadre légal”. Interrogé sur la fermeture des cabarets et boîtes de nuit à partir de minuit, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, répond que cette mesure n'est pas nouvelle, mais son application pourrait être différée jusqu'à la fin de l'été. Nissa Hammadi