Le 9 avril dernier, l'Algérie a écrit une nouvelle page de son histoire en procédant à l'élection de son «nouveau» président après la révision constitutionnelle. Un double évènement relayé par tous les médias du monde. Ces derniers n'ont pas eu à se hasarder sur les pronostics du vote, puisqu'ils étaient majoritairement sûrs que Abdelaziz Bouteflika allait rallier les suffrages à l'instar du quotidien français Libération. Dans son édition en ligne du 9 avril, ce dernier a décrit ce rendez-vous électoral comme «un plébiscite» pour le président-candidat. «(...) Le scrutin tourne au référendum en faveur du président sortant» a-t-il mis en exergue. L'article dédié aux résultats de l'élection, quant à lui, fut dans la continuité de ce dernier, éloquemment titré: «Bouteflika, Monsieur 90%.» Du côté audiovisuel, la chaîne satellitaire France 24 a consacré plusieurs reportages à l'élection pour lesquels le président sortant était le grand favori. Réélection attendue d'Abdelaziz Bouteflika et Abdelaziz Bouteflika tout près d'un troisième mandat, pouvait-on voir sur ces reportages. La chaîne américaine CNN a également pronostiqué en faveur du Président Bouteflika. Dans un article paru le soir du 9 avril sur son site Internet, la chaîne a indiqué que «le Président Bouteflika devrait confortablement gagner l'élection présidentielle». Citant l'agence de presse Reuters, la chaîne a indiqué que «les cinq autres candidats à l'élection présidentielle ne présentent pas de réels défis». Sur la chaîne satéllitaire qatarie Al Jazeera, le professeur et politologue Abdelaziz Rezaki est même allé jusqu'à donner les chiffres des résultats qui n'étaient pas loin de ceux annoncés par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zehrouni. Une opinion de laquelle se rapproche celle de la presse canadienne. Ainsi, dans un article paru le jour du scrutin, on pouvait lire en intitulé Election présidentielle sans suspense en Algérie. Idem pour la presse égyptienne, qui n'a pas raté l'événement. Dans son édition de la semaine allant du 8 au 14 avril, l'hebdomadaire Al Ahram, dans sa version francophone, était, lui aussi, sûr des résultats du scrutin. Ainsi, dans son article intitulé Bouteflika s'installe, l'auteur a indiqué d'une manière plutôt critique que la victoire du président-candidat «ne fait aucun doute». Et il explique pourquoi en indiquant que «ses anonymes concurrents n'ont pas intéressé la capitale et probablement encore moins les campagnes» avant d'argumenter encore plus en faveur de Bouteflika: «Difficile, effectivement, de se passionner pour ce scrutin joué d'avance. Avec la stabilité grandissante dans le pays, l'image de Bouteflika est devenue incontournable.»