La région vient d'être frappée par une sécheresse qu'elle n'a pas connue depuis 40 ans. Il est connu que la région de Souk Ahras est traditionnellement considérée comme l'un des plus grands greniers à blé du pays. Généralement, sa production se situe entre 1 million 200 mille et un million 500 mille quintaux par an. Pour la saison 2001/2002, le secteur des céréales a été frappé de plein fouet par une sécheresse latente et permanente que la région n'a pas connue depuis plus de 40 ans. En effet, la pluviométrie déficiente a engendré un déficit hydrique d'une gravité telle que la campagne agricole s'est trouvée gravement compromise dès le début de saison. Certains agriculteurs, avertis et expérimentés avaient pris la précaution dès le départ de transformer leurs champs en terres de parcours. Les autorités compétentes conscientes de la gravité de la situation ont d'ores et déjà déclaré les 26 communes que compte la wilaya zone sinistrée dont 10 sont sinistrées à 100 %, sept à 95 % et neuf communes à 80 %. Même les agriculteurs qui ont bénéficié d'un programme de soutien (43 milliards de centimes en raison de leurs capacités à développer une céréaliculture intensive n'espéraient qu'une production très en-deçà du rendement de 05 quintaux à l'hectare; le déficit est donc énorme pour ne pas dire catastrophique. Seuls 5 % de l'objectif prévisionnel estimé à 128.000 ha ont échappé à ce phénomène. Un chercheur très au fait de cette question, B. A. A. nous a déclaré à ce propos que tous ces problèmes sont dus à la dépendance totale de l'agriculture algérienne aux conditions climatiques alors que d'autres pays plus secs que l'Algérie, à l'exemple de l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, ont trouvé des solutions à ce problème de sécheresse par l'abandon des cultures en sec au profit des cultures irriguées (pivot, eau de mer dessalée, forages et puits) par un choix variable spécialisé et par l'amélioration des techniques culturales. La situation est inquiétante à un point tel que les services de l'agriculture pensent d'ores et déjà aux problèmes des semences pour la prochaine campagne. Devant cette situation jugée critique à laquelle se trouvent confrontés les agriculteurs, les services de wilaya ont élaboré un rapport sur les conséquences de cette catastrophe naturelle avec des données chiffrées qui font de Souk-Ahras une wilaya sinistrée au premier degré.