Deux cents projets labellisés, trois cents autres à l'étude intégreront l'agenda de l'Année, en attendant ce qui reste encore à définir à partir d'Alger. En visite en Algérie la semaine dernière, Hervé Bourges, président de «Djaïr, une Année de l'Algérie en France», n'est pas venu les mains vides. Le commissariat français a élaboré et mis en texte les grandes lignes de la programmation de cette fête pas comme les autres. «Une Année qui n'est pas évidente à mettre en oeuvre», avouera-t-il lors de la 5e Rencontre des éditions Anep, où il devait présenter la traduction en arabe de son livre Mémoires d'éléphant. «Avec un commissaire d'un côté et de l'autre qui partent ( allusion à Mrs. Hocine Senoussi et Dominique Wallon), les choses ont mal commencé. Aujourd'hui, des problèmes subsistent et il y en aura encore. Ce qui compte c'est d'avancer» Le document fourni par le commissariat français contraste avec le flou qui caractérise le traitement algérien du dossier. On apprendra qu'à ce jour, plus de 200 projets ont été labellisés et 300 autres sont à l'étude ou sur le point d'intégrer l'agenda de l'Année. Pour accueillir les différentes manifestations, il a été décrété la mobilisation de tout le tissu d'associations, d'institutions, de collectivités, de lieux d'exposition, de bibliothèques qui couvrent le territoire français et pas seulement en région parisienne comme le laissaient entendre certains. Les événements programmés bénéficieront de la communication d'ensemble de la manifestation, dont l'opérateur principal est l'Association française d'action artistique (Afaa). L'Afaa est l'opérateur attitré des «Saisons», que ce soit celle du Maroc, organisée en 1999, ou celle, prévue en 2004, de la Chine. Une mobilisation sans doute commune aux autres «Saisons» que la France a accueillies jusque-là avec néanmoins cette attention si particulière que suscitent les rapports souvent ambigus entre les deux pays. La stratégie média établie impliquera fortement la flotte de France Télévision ainsi que d'autres partenaires radiophoniques comme Beur FM et Skyrock. Les différentes activités sont réparties en trois volet principaux. Pour le volet Expositions qui regroupe entre autres disciplines la photographie, la peinture et les produits du patrimoine, dix sites d'exposition à Paris et dix-huit en région seront investis par les initiatives avalisées par l'Année de l'Algérie. La station du métro aérien Barbès-Rochechouart sera confiée à un plasticien algérien qui s'occupera de sa réhabilitation. Le nom de l'artiste n'est pas encore connu, le département Arts plastiques du commissariat algérien étant encore au stade de la sélection. Le volet Scènes et écrans, qui comporte le théâtre, la danse, le cinéma et les concerts est, lui moins étoffé étant donné que peu de produits ont été dégagés à partir d'Alger. Les productions cinématographiques qui ont reçu, il y a plus de six mois, le feu vert du commissariat général sont encore en chantier et aucune information n'est avancée sur le degré de leur réalisation. Quant au théâtre, on se souvient de l'opération initiée par le Théâtre national algérien (TNA) et qui devait confronter des directeurs de sites français à une sélection de productions nationales. Les retombées de la Rencontre demeurent, elles aussi, inconnues. Reste que côté français, des sites à Paris et en région sont d'ores et déjà répertoriés et des temps forts sont promis. Outre l'hommage à Kateb Yacine à la Comédie française, dès janvier 2003, l'Opéra comique accueillera l'Opéra Casbah, une adaptation par l'humoriste Fellag de l'Opéra de quat'sous, interprété par Fellag et mis en scène par Jérôme Savary. Soixante-huit représentations à l'Opéra comique entre avril et juin 2003 et cinquante autres en tournée à travers le territoire français sont programmées. Les organisateurs souhaitent la tenue, dès mi-novembre 2002, d'un grand spectacle musical pour le lancement de Djaïr. Le volet Colloques, livres, édition promet 100 conférences et débats consacrés aux territoires, aux arts et aux cultures, à l'histoire et aux perspectives d'avenir. Un Colloque-hommage international à Mohamed Dib se tiendra à la Bibliothèque nationale de France et à l'université de Montpellier. Le 23e Salon du livre de Paris en Mars 2003 verra la présence en force de la production éditoriale algérienne et française concernant les auteurs algériens et l'Algérie. Pour ce qui est du volet média, une réflexion est en cours sur les modalités de couverture des événement par l'ensemble des stations régionales ; des programmes, des documentaires et des magazines consacrés à la culture algériennes sont en préparation. Un supplément d'information est attendu au cours de l'automne 2002.