Une triste liste de défaillances dangereuses a été signalée par les services techniques de la deuxième ville d'Algérie. Les contrôles techniques de véhicules ont prouvé qu'au moins une centaine de véhicules, toutes catégories confondues, ne répondent plus aux normes de circulation. Le bilan fait état de quatre-vingt véhicules légers, carrément interdits à la circulation. Dans ce bilan, on relève la mise en fourrière de 10 bus et d'une autre dizaine de poids lourds en raison des défaillances graves relevées du système de freinage. Apparemment, on ne badine plus avec la sécurité routière et celle des citoyens. De par la multitude des défaillances mises à nue et les dangers qui pourraient indubitablement s'en suivre, «il est impératif de mettre à la ‘‘retraite'' ces véhicules totalement défectueux», ont affirmé nos sources. Aussi anecdotique soit-elle, l'arnaque ne se résume plus au niveau des transactions commerciales. En effet, parmi les véhicules qui ont été contrôlés, il se trouve que plusieurs de ces derniers sont selon nos sources, totalement dépourvus de système de freinage. Ce qui oblige le plus souvent le chauffeur à user de freinage manuel. La liste des défaillances est longue à énumérer et les services de contrôle sont sur le qui-vive permanent car toutes les astuces pour tromper les services de contrôle technique sont usitées. Les découvertes sont de plus en plus hébétantes. L'exemple le plus révoltant est ce propriétaire qui a présenté son véhicule avec des portières dépourvues de serrures et s'ouvrant à la moindre secousse, en plus d'une triste et longue liste de défauts mécaniques. Jusqu'à présent, plus de 4000 véhicules toutes catégories confondues ont été contrôlés. Plus de quatre-vingts propriétaires de véhicules «poids lourds» et près de 130 autres possédant des véhicules légers ont été sommés de procéder aux réparations des pannes signalées à l'issue du contrôle technique. Au cas contraire, apprend-on, les véhicules défaillants seront systématiquement mis en fourrière et leurs propriétaires passibles de poursuites judiciaires. Par ailleurs, les plus au fait de la chose sont très alertes en déclarant à notre rédaction que la pièce détachée portant l'effigie originale devient de plus en plus une denrée rare tandis que celle appelée communément «Taiwan» ou encore la pièce usagée prennent le relais de manière fulgurante. Cette propagation ahurissante de pièce de contrefaçon est à l'origine d'un taux élevé de l'hécatombe routière. On fait fi de la vie des citoyens. A titre d'exemple, le petit hameau de Nedjma (Ex-Chtaïbo) abrite en toute quiétude un nombre important de revendeurs de pièces de rechange usagées. Pourtant, la réglementation est explicite. Pour des raisons de sécurité, l'instruction de 2003, émanant du ministère du Commerce, interdit formellement l'importation des pièces de rechange usagées. En attendant la mise en application de cette instruction, l'hécatombe routière continue et le nombre de victimes ne cesse de s'allonger.