Quand au mois de mai, sonnent les clochettes, Quand sous le soleil fleurissent les muguets, le pauvre consommateur pourra enfin goûter aux biens de la pomme de terre. En avril n'ôte pas un fil, en mai fais ce qu'il te plaît. En dépit des déclarations rassurantes des responsables, la flambée que connaissent les prix de la pomme de terre ne s'estompera pas de sitôt. Les citoyens doivent prendre encore leur mal en patience. Le retour à la normale des prix du tubercule n'interviendra qu'au mois de mai prochain. Selon le président de l'Association des mandataires, «les prix de la pomme de terre baisseront au mois de mai prochain». Ce qui contredit de facto les déclarations des responsables du ministère de l'Agriculture qui soutenaient mordicus que la baisse des prix interviendra au plus tard à mi-avril. Les raisons sont multiples. Pour le président de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, (Ugcaa) Belnouar Hadj Tahar, cette flambée injustifiable des prix des légumes, notamment de la pomme de terre, est d'ordre économique, climatique et surtout spéculatif. Invoquant, en premier lieu, la loi de l'offre et de la demande, le conférencier rendra responsable la nature de par ses perturbations climatiques. Mais ce que feint d'ignorer l'intervenant, c'est que dans d'autres pays, plus la pluviométrie est bonne, moins les prix s'envolent. En Algérie, c'est le contraire. Enfin, il aborde le vrai problème, le sport national par excellence, la spéculation et la mauvaise gestion du réseau de distribution. Sur ce dernier point, le conférencier a souligné qu'un bon réseau de distribution contribuerait largement à réduire les frais des agriculteurs. Ce qui, par ricochet, se répercutera sur les prix à la consommation. Et de pointer d'un doigt accusateur sur les détaillants.: «Ce sont les détaillants qui exagèrent sur la marge bénéficiaire.» C'est toujours la faute à Voltaire et à Rousseau. Ils sont morts, ils ne peuvent s'en plaindre. Sur un autre registre, le conférencier attribue cette flambée des prix à l'inexistence de marchés de proximité et à la prolifération des marchés informels. Pour la régulation du marché des fruits et légumes notamment, le président de l'Ugcaa préconise l'intervention de l'Etat, particulièrement les ministères du Commerce et de l'Agriculture et les autorités locales, pour contrôler les marchés, d'une part, et développer les marchés de proximité, d'autre part.