Des milliers de dos-d'âne sont dressés actuellement, ralentissant jusqu'à l'activité économique de la wilaya. Les routes et chemins de la wilaya de Tizi Ouzou sont aujourd'hui plus que jamais en danger. Le nombre d'agressions commises sur le réseau dans toutes les communes est impressionnant. Devant ces atteintes innombrables, les agents de la police de la voirie sont quasiment inefficaces, voire invisibles. Leur nombre qui n'est que de quelque vingt et un est insignifiant face à l'ampleur du phénomène. Pourtant, lors d'un conseil de wilaya, le premier responsable a vivement insisté sur la nécessité impérieuse de protéger les biens publics qui ont coûté des budgets colossaux à l'Etat. A ce rythme de dégradation, les 3548 km de chemins communaux, les 652 km de chemins de wilaya et les 605 km de routes nationales seront rendus impraticables avant la fin de l'année en cours. Et dire que la wilaya de Tizi Ouzou possède le réseau routier le plus dense d'Algérie. Les types d'agressions subies sont multiples. Au niveau de toutes les agglomérations implantées aux abords des routes, les fossés d'évacuation d'eau sont bouchés par des amas de déchets divers. L'odeur nauséabonde qu'ils dégagent, durant l'été, est vite remplacée par des débordements des eaux de pluie en hiver. Chaque saison emporte une partie du bitume qui a coûté des milliards. Les ralentisseurs ou dos-d'âne anarchiques, quant à eux, bloquent aujourd'hui toutes les routes. Face à un excès de vitesse menaçant la vie des villageois, ceux-ci ont réagi en coupant la chaussée sur tous les tronçons individuellement avec du béton. Des milliers de dos-d'âne sont dressés actuellement ralentissant jusqu'à l'activité économique de la wilaya. Les tronçons situés en dehors des zones urbanisées sont devenus des décharges publiques. En outre, refait à neuf dans sa grande majorité, le réseau routier est fortement endommagé. Chaque maison pique sur la chaussée goudronnée pour se connecter au réseau d'alimentation en eau potable. De ce fait, le nombre de piquages équivaut celui des foyers. Le wali a clairement mis le doigt sur l'origine du problème et situé les responsabilités. Il a même instruit les élus de pénaliser les auteurs. A ce jour, les agressions continuent à une vitesse effrénée, tandis que les autorités locales et les élus se murent dans un silence complice. Les citoyens, eux, leur reprochent le non-respect des priorités dans la réalisation des différents projets. En effet, à bien observer, les causes deviennent apparentes. En premier lieu, le manque de vision et de prospective sont pour beaucoup dans l'émergence de ce phénomène. Dans l'argumentaire des citoyens, c'est le non-respect des priorités qui en est la cause. Ceux-ci reprochent aux pouvoirs publics la réalisation du goudronnage des routes avant celui de l'alimentation en AEP. Ce qui les contraint inéluctablement à agresser le réseau. Toutefois, une autre cause n'est pas à négliger, à savoir les retards dans les délais de réalisation. Beaucoup de projets ont, en effet, débuté selon l'ordre préconisé mais sans respect des clauses, la réception de ces derniers s'est faite dans l'anarchie. Il convient aussi de mentionner la nécessité, selon l'avis général des élus, de renforcer les prérogatives de la police des voiries qui est censée protéger le réseau routier.