Le mouvement de repli des cours du brut continue en raison des marchés boursiers au rouge et des stocks pétroliers en hausse. A 50 dollars, le baril de pétrole est redevenu très bon marché. Problème: si cela peut ravir le consommateur, l'or noir pas cher présente un risque sérieux pour les pays pétroliers et ralentit le développement des énergies renouvelables. L'interrogation relative à une éventuelle reprise de la demande mondiale du brut reste toujours le sujet de préoccupation. Les prix du pétrole évoluaient en baisse hier à l'ouverture à New York, la faiblesse des marchés boursiers rendant les investisseurs pessimistes pour l'évolution de la demande d'or noir. Hier, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de ´´Light Sweet Crude´´ pour livraison en mai valait 45,25 dollars, en baisse de 63 cents par rapport à son cours de clôture de lundi. L'instabilité des marchés boursiers affectant les prix du pétrole, qui ne cessent de fluctuer, met le moral des pays exportateurs du pétrole (Opep) à rude épreuve. Actuellement, les stocks pétroliers sont en hausse. Un constat obligeant l'Opep à envisager de procéder à une nouvelle réduction des quotas de production, lors de la prochaine réunion prévue pour le 28 mai à Vienne en Autriche. En raison de la peur des tensions sociales que peut engendrer une baisse des recettes pétrolières, l'Iran soutient d'ores et déjà une nouvelle baisse des quotas de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. «Si il y a un excès de l'offre, l'Iran soutiendra naturellement une baisse des quotas lors de la prochaine réunion de l'Opep prévue en mai prochain», a soutenu Mohammad Ali Khatibi, ministre de l'Energie iranien, en marge d'une conférence sur le pétrole et le gaz, cité par l'APS. Le ministre iranien se dit préoccupé pour l'Opep du fait de l'augmentation des stocks. «Certains stockent du pétrole et ses produits dérivés pour faire un bénéfice car les prix futurs seront plus élevés que maintenant», a ajouté M.Khatibi, sans préciser à quels pays il songeait. Aussi, des mesures à même de stopper la chute du prix du baril de pétrole devront être adoptées lors de la prochaine rencontre de l'Opep. Il n‘en demeure pas moins que l'Algérie, tributaire de la rente pétrolière, ne doit plus être dépendante des hydrocarbures comme l'a souligné le président de la République. Selon le Programme du premier magistrat du pays, il est envisagé de diversifier l'économie, notamment en favorisant les investissements étrangers (IDE), et d'encourager les innovations qui contribueraient à la création de nouvelles PME-PMI. Une décision sage, notamment après l'annonce de la baisse de moitié des recettes pétrolière du pays. D'autant que nul n'est capable de prédire l'évolution du marché pétrolier et la relance économique mondiale. A ce sujet, les indices boursiers sont toujours en berne. Wall Street s'enfonce un peu plus dans le rouge en ce début de semaine. Il en est de même pour la Bourse de Paris et de certaines places européennes. Par conséquent, les répercussions sur le marché énergétique sont palpables. Aussi, l'inquiétude est de mise. Harry Tchilinguirian, analyste pétrolier chez BNP Paribas, à Londres, estime que «l'économie n'a pas encore passé le cap du rétablissement. La demande pétrolière est très faible et les stocks élevés (...), à court terme, on ne voit aucun facteur de soutien du marché pétrolier».