Il ne faut pas être grand clerc pour constater que la pratique politique en Algérie n'obéit à aucune philosophie, sinon à l'opportunisme. Cette thèse défendue par les observateurs et analystes de la scène politique nationale se confirme à chaque rendez-vous électoral; avec en sus la bienveillance des partis et des candidats en lice. La pratique politique est devenue, de nos jours, une affaire d'opportunistes qui n'ont comme préoccupation que celle d'occuper la scène pour mieux s'enrichir et s'en aller par la suite en attendant le prochain rendez-vous. Une approche, dénoncée par un candidat ayant participé à la joute, mais confirmée au lendemain de l'élection, avec en plus des résultats peu glorieux pour les participants. «Notre parti en est sorti vainqueur», ont commenté unanimement les candidats au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection tout en dénonçant une fraude massive. En fait, la question qui taraude les esprits est de savoir où sont passés les candidats dont certains n'ont plus donné signe de vie depuis au moins une semaine. Ainsi, après avoir rebattu les oreilles aux citoyens de «bouts de désillusions», pour paraphraser feu Matoub Lounès, des semaines durant (le temps qu'a pris la campagne et la précampagne électorale), ces candidats ont maintenant presque disparu. Les quelques apparitions et sorties de certains d'entre eux, comme celles de Mme Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) ou celles de M.Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA), du reste laconiques et difficiles à cataloguer, ne sont, selon les observateurs, que des réactions de «vierges effarouchées» et de «coqs mouillés», destinées à calmer les esprits des militants et sympathisants martyrisés par les scores humiliants réalisés par leurs représentants. Habitués à n'apparaître que lors de circonstances électorales, les candidats qui sont à la tête de partis politiques ne dérogeront pas à la règle cette fois-ci. «On les retrouvera donc lors des prochaines échéances», ont tendance à dire les citoyens. Les meilleurs d'entre eux se détournent et se confinent dans les affaires internes de leur parti. Et pour mieux s'éclipser, Moussa Touati, président du FNA, a décidé de bien consommer son temps «de repos» et ne plus engager des conversations téléphoniques avec la presse. Pour justifier son échec, cet ex-candidat s'en est pris violemment à sa base militante en la traitant de zéro. Un traitement qui a provoqué les foudres de sa base. L'un de ses détracteurs, député, qui a tenu à répondre aux accusations du «président», a indiqué que le parti doit changer de stratégie en soulignant qu'il est utile de militer pour l'édification d'une deuxième République et une nouvelle Constitution. Manque d'idées ou égarement délibéré? On sait bien que ce projet est porté depuis belle lurette par le Front des forces socialistes, le FFS. Ce cadre du parti de Moussa Touati a dit qu'il est pour cette idée même si elle émane d'un autre parti et que «le copiage n'est pas proscrit en politique». Ce qui prouve d'un côté que son parti n'a aucun projet politique et montre d'un autre le flou qui entoure sa présence dans cette formation qu'il refuse d'ailleurs de quitter. Un autre candidat qui s'est éclipsé a même omis d'ôter le portrait et la banderole collés au siège de son parti et qui indiquent que la personne concernée est candidate à l'élection du 9 avril...passé. De son côté, un autre président d'un parti «saisonnier», dont le dossier n'a pas été retenu par le Conseil constitutionnel, nous a révélé clairement que son but n'était ni plus ni moins que d'engranger les 15 millions de dinars de la subvention de campagne. Dès lors, il est utile de signaler qu'un directeur de campagne d'un candidat nous a révélé lors d'un entretien, avant même le 9 avril, qu'il partageait la totalité des positions des boycotteurs mais... Aussi, les sites Internet que les candidats ont aménagés et confectionnés pour la circonstance ne fonctionnent plus. Par ailleurs, la moindre conversation avec les citoyens à leur sujet confirme l'idée que les lièvres d'hier sont devenus la risée d'aujourd'hui. De leur côté, les partis de l'opposition qui ont activement boycotté l'élection tentent de souder leurs rangs et engager une action commune contre le pouvoir pour, disent-ils, sauver la nation.