«C'est le dernier poste que j'occupe avant ma retraite. Nul n'est éternel dans ses fonctions». La déclaration du général Lamari vient-elle corroborer les rumeurs faisant état d'un profond changement dans le corps d'armée? La tradition veut que chaque 5 Juillet à l'occasion de la fête de l'indépendance nationale, l'on assiste à des remaniements au sein de l'institution militaire. Les mises à la retraite de certains haut gradés de l'ANP et autres promotions alimenteront pour quelques semaines les colonnes de la presse en attendant d'autres changements. Cette année, la coutume a versé prématurément dans la polémique et dans des spéculations sans précédent. Les fameuses «sources autorisées» qui ont refait surface dans un contexte politique des plus chauds, alimentent considérablement la rumeur. Les déclarations du général de corps d'armée, Mohamed Lamari, portent, entre autres messages, une probabilité de changements pressentis pour le 5 juillet prochain. «C'est le dernier poste que j'occupe (...) nul n'est éternel dans ses fonctions et je ne pense nullement être le ministre de la Défense», a-t-il déclaré à un magazine arabe paraissant à Londres. Il est peut-être prématuré de tirer des conclusions de ces déclarations. Cependant l'on peut risquer l'interrogation de savoir si cet homme, qui a pris en main l'ANP depuis juillet 1993, a l'intention de passer le flambeau à l'âge de 63 ans. Les propos du général annoncent, quelque part, un changement profond à la tête des corps d'armée. Le chef de l'Etat, chef suprême des forces armées, procèderait donc, selon toute vraisemblance à des réaménagements significatifs au sommet de la hiérarchie militaire. Encore faut-il prendre en compte que ces changements interviendront après un long processus riche en contacts avec l'OTAN et les autres armées des grandes puissances telles la Russie, avec laquelle il avait signé un accord stratégique, la Chine, et surtout l'Amérique qui désormais, voit en l'Algérie une partie incontournable dans la lutte internationale contre le terrorisme. Une lutte qui nécessite non seulement une armée républicaine, mais surtout professionnelle. Toutes ces considérations auront, à coup sûr, leurs empreintes sur l'avenir de l'armée algérienne. Le général Lamari avait, lui-même, contribué, en sillonnant le monde, pour que l'ANP puisse se placer dans les nouveaux changements mondiaux. L'armée compte un réservoir important de jeunes compétences qui ont fait les plus grandes écoles militaires du monde et qui attendent de prendre le flambeau. Le chef des corps de l'armée a-t-il voulu donner l'exemple aux jeunes officiers par ces déclarations?