La recrudescence de la violence routière est une fois de plus au coeur des préoccupations des pouvoirs publics. L'échec des nouvelles dispositions du Code de la route, en vigueur depuis le 1er mars 2005 est consommé. L'hécatombe routière continue d'endeuiller de plus en plus de familles. Et parce que le facteur humain est responsable de 90% des accidents de la circulation, une révision globale du Code de la route est à l'ordre du jour, selon les dires d'un responsable au ministère des Transports, hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. Cette révision implique entre autres, le renforcement des mesures juridiques afin de dissuader les automobilistes amateurs d'excès de vitesse, ce dernier étant le premier facteur déclenchant des accidents au quotidien sur nos routes. Et pour cause: El Hachemi Boutalbi, directeur du Centre national de prévention et de sécurité routières (Cnpsr), a avancé des chiffres effarants. Il a affirmé que 22,82% des accidents de la circulation sont imputés au non-respect de la limitation de vitesse surtout en milieu urbain. A ce sujet, rappelons qu'une commission mixte s'est déjà réunie en janvier dernier pour étudier la possibilité d'une révision des dispositions du Code de la route. M.Fillali, commissaire de police à la Dgsn, a annoncé avant-hier que «les recommandations tirées des travaux de cette commission seront regroupées dans un avant-projet de loi» qui visera la restructuration du Code de la route. Concernant les modifications qui seront apportées à ce texte, aucune précision n'a été donnée. En marge de la conférence de presse animée à l'occasion de la célébration de la Semaine arabe de la prévention routière, ce haut responsable a précisé l'objectif principal qui est derrière un tel amendement. Il s'agit de la lutte contre les coupables qui fuient le paiement des procès-verbaux. Dans ce sens, il a proposé la mise en place de mesures plus contraignantes et l'application rigoureuse de celles-ci pour mettre fin à ce type d'évasion. La Gendarmerie nationale, de son côté, s'implique en prenant une série d'engagements. Selon le colonel Ali Belouti, représentant de ce corps, le renforcement des radars mobiles sur les axes routiers est en vue. «Il existe actuellement 120 radars. Ce nombre va être multiplié puisque nous allons mettre en place plus de 400 radars d'ici fin 2009», a-t-il indiqué. La prévention ne doit pas se borner à des mesures astreignantes ou à la multiplication des radars. La rigidité des lois ne pouvant remplacer une vraie culture de la circulation et un sens élevé de civisme inculqué à tout un chacun, les secteurs concernés par la sécurité routière doivent se pencher de plus près sur la question de la formation des formateurs et des conducteurs. Pour ce faire, les responsables du Cnpsr optent pour faire de l'éducation routière un module à part entière qui sera introduit obligatoirement dans l'enseignement du Code de la route. Sachant toutefois que la formation en question a connu durant ces derniers mois, une série de modifications; ces dernières viennent ainsi appuyer les nombreuses campagnes de sensibilisation lancées au profit et des conducteurs et des piétons. Cependant, un minimum de réalisme s'avère nécessaire. L'état déplorable de nos routes, le manque flagrant d'éclairage, de panneaux de signalisation et d'infrastructures routières, ainsi que la mauvaise qualité de la pièce de rechange, sont autant de facteurs favorisant les accidents de la circulation. En effet, dans une opération d'évaluation du secteur des transports et des travaux publics en Algérie la Banque mondiale a indiqué que 60% de nos réseaux routiers sont en mauvais état.