Cette ville a été, hier, le théâtre d'un meeting populaire organisé par la Coordination des quartiers et villages d'Akbou. Cette manifestation publique se veut une réponse non seulement à ceux qui misent sur l'essoufflement du mouvement, mais aussi à ceux qui veulent le diviser. Intervenant dans une conjoncture particulière marquée par le doute et l'apparition de comités parallèles, les organisateurs ont tenté de «remettre les pendules à l'heure» en réaffirmant leur légitimité, le refus du dialogue et la menace de radicalisation. Les initiateurs n'ont pas lésiné sur les moyens pour contrecarrer les différentes formes de division et de déviation du mouvement, en témoigne la présence des principaux animateurs du mouvement qui, durant une heure et demie, ont harangué la foule composée en majorité de jeunes. De la plate-forme de revendications d'El-Kseur jusqu'aux comités parallèles en passant par le dialogue, les émissaires, la gendarmerie, le statut de martyr, tous les aspects liés au mouvement ont été soulevés par les différents intervenants. Le premier, Zahir Benkhellat, retrace l'itinéraire du mouvement depuis son début et réaffirme la non-négociabilité de la plate-forme d'El-Kseur en renouvelant le serment fait aux martyrs quant à la remise de la plate-forme au Président. S'agissant des comités parallèles, l'orateur n'y est pas allé par quatre chemins pour les qualifier de «comités taïwan» en les accusant de vouloir diviser le mouvement. Il renouvellera par ailleurs, le refus de tout dialogue. Lui succédant, Ali Gherbi se fera plus virulent en appelant la population à se méfier des «traîtres» avant de menacer: «Si le pouvoir ne répond pas à la plate-forme avant le 6 octobre, nous marcherons sur Alger». La menace de radicaliser le mouvement a été remise sur le tapis par l'orateur. «La désobéissance civile reste au programme», martèle-t-il devant une foule surexcitée. Intervenant à son tour, Farès Oudjedi considère que les comités parallèles sont là pour diviser et appelle la population à marcher en masse samedi prochain à Béjaïa. Pour Benouaret, autre intervenant «le non-dialogue est un principe de base dans le mouvement», avant de dénoncer l'apparition de nouvelles plates-formes qui ont évacué la revendication du départ des brigades. A ce sujet «c'est la principale revendication», clame-t-il avant de céder la place à Belaïd Aberka, autre animateur, qui, en réponse à un groupe de jeunes qui scandaient «Kabylie autonome», dira: «L'Algérie, unie et indivisible», ne manquant pas de s'attaquer à ceux qui veulent saborder le mouvement par le lancement de structures parallèles. Il renouvellera le refus de toute négociation avec le pouvoir. D'autres intervenants ont abondé dans le même sens. L'un d'eux dira à propos des partis: «Nous n'allons pas nous substituer aux partis politiques», mais avertit celui qui oserait exploiter le mouvement. Par ailleurs, l'appel a été lancé pour la mise à exécution du non-payement des factures d'électricité et à ne pas rejoindre les casernes pour ceux qui sont concernés par le Service national. Ce n'est qu'après que la foule s'est dispersée dans le calme.