Le président du Comité olympique international a exprimé sa profonde inquiétude au sujet des derniers soubresauts. Prévue le 30 avril dernier, puis repoussée d'un mois après le retrait définitif de Mustapha Berraf, l'Assemblée générale élective du Comité olympique algérien aura finalement lieu le 4 juin prochain. A ce rythme, la crise sévissant au Comité olympique algérien risque de connaître d'autres soubresauts. La contestation se fait de plus en plus jour. Après Chérif Tifaoui, ancien président du COA par intérim et du Conseil national des sports, et ancien président de la Fart, d'affirmer que «le mouvement sportif algérien est l'otage des apparatchiks», c'est au tour des anciens médaillés olympiques, à l'instar de Hassiba Boulmerka, Saïd Guerni Djabir, Soraya Haddad, Sid-Ali Sief, Nouria Benida et Mohamed Allalou de monter au créneau. Dans une déclaration cosignée, ces anciens médaillés accusent un membre algérien du CIO, en perte de vitesse sur le plan mondial, selon leurs propos, de vouloir «accaparer de manière illégale et non réglementaire le Comité olympique Algérien en s'en servant, nous l'avons bien compris, comme tremplin au mépris de la crédibilité de notre pays et trompant les uns et les autres». Aussi sollicitent-ils le premier magistrat du pays afin de mettre un terme à ces comportements «indignes de la part de pseudo-responsables et de contrecarrer les desseins obscurs qui ont été commandités depuis le renouvellement très souvent chaotique des fédérations sportives nationales dont les lourdes conséquences commencent à se faire sentir et cela au détriment de l'avenir de notre jeunesse». En effet, la dernière sortie du Comte Jacques Rogge, président du Comité international olympique en est la meilleure preuve. Dans un courrier adressé au ministre de la Jeunesse et des Sports, le CIO a tenu à rappeler, tout en usant d'un verbe diplomatique, l'«importance que nous attachons à la notion d'autonomie du Mouvement olympique telle que nous l'entendons dans l'esprit de la Charte olympique» mais ferme puisque le CIO fixe la date buttoir au 31 décembre 2009 pour l'abrogation du décret: «Le décret exécutif n°05-405 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives algériennes, dont toutes les parties concernées ont reconnu qu'il posait un certain nombre de problèmes, devra être abrogé ou révisé de sorte que ce principe d'autonomie soit en tout point respecté» comme les «autorités algériennes s'y étaient engagées lors de ma dernière visite en Algérie», souligne Jacques Rogge. Pour le président du CIO, un statu quo au niveau de l'instance fédérale olympique et un refus d'obtempérer aux injonctions du Comité olympique international pourraient provoquer une suspension de l'Algérie de toute compétition internationale. Or, le retrait de Sid Ali Lebib et Mustapha Berraf de la course n'est pas fait pour arranger les choses.