Les Africains visent à obtenir des investissements étrangers. Le G8 a adopté jeudi un plan d'action pour l'Afrique, qui se limite à rassembler sous une même coupe des programmes et des initiatives déjà existants, comme le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) qui constitue la pierre angulaire de ce plan, ainsi que l'initiative pour les Pays pauvres très endettés (Ppte) et les différentes initiatives de paix en Afrique. Il met également en avant l'importance de la libéralisation des échanges commerciaux entre les pays riches et pauvres, déjà au coeur du nouveau cycle de négociations commerciales lancé en novembre dernier à Doha. Annoncé en grande pompe depuis plusieurs mois, ce plan d'action était l'un des points saillants de la réunion du G8 à Kananaskis. «Nous allons aider l'Afrique à s'aider elle-même», a résumé le Premier ministre britannique, Tony Blair, devant les quatre chefs d'Etat africains, l'Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Nigérian Obasanjo, le Sénégalais Wade et le Sud-Africain Mbeki qui sont venus défendre leur initiative au Canada. Plus explicite était la déclaration de Jean Chrétien, le président en exercice du G8, en affirmant que «le plan d'action est un partenariat. S'ils ne remplissaient pas leur part, l'argent ne viendrait pas». Le Nepad, qui comprend aujourd'hui quinze pays africains, vise à obtenir des investissements étrangers évalués à 60 milliards d'euros par an. Il permet aux pays bénéficiaires de décider eux-mêmes de leurs besoins, passant ainsi d'une culture d'assistance à une culture de partenariat. Suivant le Nepad, les pays africains doivent soutenir une croissance économique annuelle de 7% pour les 15 prochaines années, le double de la croissance moyenne du continent noir pour l'année 2001. Pour recevoir l'aide occidentale, les Africains ont promis une bonne gestion des affaires publiques, un bon usage des financements extérieurs, la lutte contre la corruption et l'engagement des réformes économiques. Parmi les initiatives les plus concrètes prises par le Sommet du G8 figure l'engagement qu'au moins la moitié de l'aide publique au développement supplémentaire promise lors de la conférence de Monterry en mars dernier sera accordée à l'Afrique - cela représente, selon Tony Blair, environ 6 milliards de dollars, même si les Etats-Unis et le Japon étaient réticents à la fixation d'un tel objectif chiffré - ainsi qu'une rallonge d'un milliard de dollars dans le cadre de l'initiative d'allégement de la dette des pays endettés les plus pauvres, destinée aux pays touchés par l'effondrement des cours des matières premières. Les officiels africains présents à ce sommet étaient optimistes. «Nous avons toutes les raisons de croire que les choses vont changer, je ne pense pas que le G8 devait nous faire des déclarations d'engagement financier», a déclaré le président Wade. A ce propos, le Président Bouteflika a rappelé dans son discours prononcé devant le G8 à Kananaskis que l'Afrique adoptera à Durban (Afrique du Sud) dans le cadre du sommet de l'Union africaine (4 au 7 juillet 2002) un projet de déclaration sur la démocratie, la bonne gouvernance politique, économique et de l'entreprise, ainsi qu'un projet de mécanisme africain d'examen par les pairs présentés par le comité de mise en oeuvre du Nepad dont le Président de la République est membre et dont il assure la vice-présidence.