Ce projet vise à créer des exploitations familiales possédant 30 à 40 vaches laitières, et même plus, pouvant produire quelque 7500 l/an de lait par vache. «Un projet de coopération algéro-français pour le développement de la filière lait sera bientôt mis en oeuvre en Algérie», a indiqué mardi à Alger Marc Gillaux, directeur général de l'association française d'entreprises laitières «Bretagne International». «Ce projet agroalimentaire, qui se trouve à un stade très avancé, va connaître un début de concrétisation dans les tout prochains jours», a-t-il souligné lors d'une présentation du projet au Forum interprofessionnel du lait et des produits laitiers, en marge du 9e Salon international des productions et de la santé animales d'Alger (Sipsa). Le projet sera lancé au niveau des wilayas de Relizane, Blida et Souk Ahras. Cette expérience pourrait être élargie à plusieurs autres wilayas selon une libre adhésion des éleveurs. Un Comité national de pilotage articulera les unités opérationnelles de chaque wilaya appelées «Groupes d'appui aux éleveurs (Gapel).» Animé par cinq ingénieurs ou techniciens spécialisés, le Gapel est chargé d'accompagner environ 300 à 350 éleveurs dans toutes les étapes. L'alimentation du cheptel, la santé animale ou la production et la collecte du lait. Il vise à créer des exploitations familiales possédant 30 à 40 vaches laitières, et même plus, pouvant produire quelque 7500 l/an de lait par vache. D'un coût de 1,8 million d'euros sur trois ans, le projet est financé à raison de 60% par des financements publics algériens et de 40% par la partie française. Le réseau de production est constitué de petites exploitations, dont 96% disposent de moins de 6 vaches. Celles disposant de 12 vaches et plus ne représentent qu'une infime proportion estimée à 4%. Le représentant de l'Office national interprofessionnel de lait (Onil), M.Soukhal, a indiqué que des subventions sont accordées par l'Etat à l'éleveur - producteur, le collecteur et les laiteries. Pour le premier, elle s'élève à 12 DA/litre, alors qu'une aide de 5 DA/litre est versée au second maillon et une prime d'intégration de 4 DA/litre est attribuée aux laiteries afin d'encourager la collecte auprès des producteurs. Selon M.Soukhal, un prix plancher pour les laiteries a été récemment négocié pour être fixé à 30 DA. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural prévoit pour le quinquennat 2009/2014, une production de 3,2 milliards de litres de lait de vache, contre 1,6 md/l en 2008 sur une production totale, toutes origines confondues, de 2,2 mds/l, et une croissance de plus de 7,7% en moyenne annuelle. La production moyenne, enregistrée entre 2004 et 2008, étant de 1,9 md/l. Le département de Rachid Benaïssa prévoit aussi un accroissement de l'ordre de 296.000 têtes de vaches laitières, dont 123.000 BLM (bovin laitier moderne). L'Algérie dispose de 900.000 vaches laitières, dont 230.000 BLM. Troisième importateur mondial de lait, soit après l'Italie et le Mexique, l'Algérie achète 22% environ en lait du total de ses importations. Le prix du lait, qui ne représente qu'une faible couverture de la consommation nationale, a augmenté moins rapidement que d'autres produits.