Le commerce informel est estimé officiellement à 50% de l'économie nationale. La Confédération algérienne du patronat s'attelle à créer une émulation dans le but de tracer des règlements vécus par l'entreprise nationale algérienne, d'une manière générale. A ce propos, le président de la CAP a indiqué qu'«une rencontre devra se tenir prochainement à Djenane El-Mithaq, durant laquelle nous ferons des propositions pour la loi de finances 2003 et ce, afin de mettre en place des mécanismes financiers pour protéger l'économie nationale ». Pour le patron des patrons, «les propositions ont été établies sur la base d'un constat concret les limites de la loi en vigueur», l'objectif étant de préserver les équilibres budgétaires sans nuire à l'économie nationale. Concernant la fiscalité douanière, le président de la CAP qualifie le régime actuel de «déloyal» d'où la nécessité «de prendre certaines mesures pour assurer une croissance élevée qui se traduirait par une protection des activités de production nationale et surtout de l'emploi». Parmi les mesures devant être proposées, figurent «la création de mécanismes destinés à être un soutien aux exportations et la réhabilitation de la bonification d'investissement». Dans ce contexte, le patron de la CAP s'est interrogé sur les raisons qui ont conduit à la surtaxe des produits nationaux et allégement des taxes relatives aux produits importés. Par ailleurs, la CAP devra proposer la création d'un Conseil national de la fiscalité dont le rôle principal sera d'adapter les textes en fonction de l'environnement économique...S'agissant du contrôle de change, le président de la CAP a mis en exergue, «la vétusté des textes relatifs aux recettes des exportations et qui ont donné lieu à des détournements de recettes en devises qui alimentent le marché parallèle (minoration ou non-déclaration des ventes)». La restitution intégrale des produits en devises, a déclaré M.Merakèche, est une disposition qui mettrait fin à ces pratiques. Il a ajouté que «l'existence de bureaux de change privés est une réalité dont l'officialisation a toujours été reportée. La reconnaissance de cette activité est une nécessité qui permettrait à la Banque d'Algérie de maîtriser le flux des échanges et à la fiscalité de reconnaître ces opérateurs». Allant dans ce sens, le président de la CAP émet le souhait que les pouvoirs publics «authentifient les importateurs dont certains ne sont pas reconnus» et ce, à travers «la révision de la loi sur les importateurs». Au sujet de la fiscalité, diverses propositions seront donc proposées au cours du forum et après l'aval des participants, ces propositions seront incluses dans la loi de finances 2003 devant être débattues en séance plénière de l'APN. L'emploi et les conditions de travail ont été les seconds points inscrits à l'ordre du jour de cette conférence de presse. M.Merakèche a dressé, en donnant des chiffres à l'appui, un bilan alarmant. Selon la CAP, il y aurait 29,77% de la population au chômage (hormis ceux non déclarés), 26.300 demandes d'emploi annuelles et 75.000 assurés sociaux générant une dépense de 10 milliards de dinars aux caisses de l'Etat. La CAP s'engagerait à faire des propositions dans le cadre de l'emploi en redynamisant les dispositions de loi incitatives pour la création de l'emploi. Ce thème sera au coeur des débats durant le colloque qui réunira tous les partenaires sociaux et opérateurs économiques, qui se tiendra ultérieurement. Le commerce informel, évalué officiellement à 50% de l'économie nationale, a suscité un débat qui a mis en évidence «le laxisme de l'Etat devant le phénomène de la fraude, qui gagne du terrain», précisant que «la fraude fiscale existante est en complète inadéquation avec les textes en vigueur, notamment ceux relatifs aux procédures douanières». En clair, le patronat espère mettre en place, après concertation, un nouveau système fiscal à travers une refonte des textes actuels.