Le calme qui règne en Kabylie semble fragile. La réunion de l'interwilayas, qui a commencé à Iflissen dans la daïra de Tigzirt, hier dans la soirée, a plusieurs thèmes à examiner. Les délégués auront très certainement à aborder les dysfonctionnements relevés dans quelques structures du mouvement citoyen et les dernières péripéties d'un dialogue qui a du mal à s'amorcer. Il faut dire que la voie empruntée par les autorités laisse tous les observateurs pantois. En effet, l'envoyé du pouvoir- d'autres évoquent des «envoyés» - a tenté d'approcher le mouvement par le biais des détenus. Le pouvoir, l'administration ou les décideurs, chacun les appelle selon sa convenance, semble vouloir persister dans les fausses approches. Après l'échec retentissant des fameux «ârchs taiwan» où des «élégués à peine représentatifs de leur personne», voici venu le temps de l'approche des détenus. Une approche, pour le moins, assez légère. Or, le Chef du gouvernement s'est lancé presque comme un défi en s'engageant à régler le problème par le dialogue. C'est ce qui va être, certainement débattu à Iflissen, même si cela ne constitue pas, pour l'heure, une sérieuse option. A Iflissen, les délégués évoqueront également cette volonté qui se précise de plus en plus, celle d'organiser pour le 5 juillet prochain une action d'envergure nationale. Des sources parlent de la volonté du mouvement de tenir cette action à Alger. Alger qui reste interdite à toute manifestation. S'acheminera-t-on vers un nouveau bras de fer alors même que le gouvernement parle de dialogue? En fait, il est bon d'attendre les résultats de la rencontre d'Iflissen pour mieux voir l'avenir. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le calme qui règne en Kabylie semble apparent. La colère, notamment, des jeunes est de plus en plus partagée par la population. Et ce qui s'est passé, hier après-midi à Yakouren (échauffourées entre gendarmes et jeunes manifestants), laisse deviner que l'émeute menace toujours. Ceci ne fait que militer pour l'urgence dans les solutions à apporter les urgences qui passent par un véritable dialogue. Les pouvoirs publics ont, par devers eux, les revendications citoyennes, il leur reste à prendre attache sereinement avec les structures du mouvement et pour «purifier» l'atmosphère, libérer les détenus. Tout cela, pour le bien du pays.