Pour contrecarrer la contrefaçon des pièces de rechange, une rencontre est prévue dimanche prochain entre le ministre des Transports et les concessionnaires automobiles. La contrefaçon, dangereux fléau, mine aussi bien le secteur des médicaments que ceux de la pièce de rechange automobile, du cosmétique et d'autres encore...En Algérie, la contrefaçon touche plus de 50% de la pièce de rechange, 40% des produits de beauté, 30% de l'habillement et 12% des produits électroménagers... Ces produits représentent 25 à 30% du marché national. 90% de ces produits se vendent dans le secteur de l'informel. La sonnette d'alarme est tirée dès le seuil de 15%. Des mesures visant à «résorber définitivement le fléau de la contrefaçon seront prochainement prises», a annoncé le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, lors de la rencontre organisée lundi par le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Ces nouvelles dispositions seront prises après concertation avec les opérateurs économiques qui sont appelés à participer prochainement à une rencontre sur cette question prévue dimanche prochain avec le ministre des Transports. Le préjudice causé se situe entre 25 et 30 milliards de dinars. L'Algérie occupe la 7e position mondiale dans le piratage des logiciels et se place juste après les pays asiatiques. «Le consommateur, notamment de la pièce de rechange automobile et du cosmétique, sera protégé», a indiqué M.Djaâboub. Il a rappelé quelques actions engagées contre le commerce informel, dont la création d'un millier de marchés couverts pour intégrer tous les commerçants opérant dans l'illégalité ainsi que le recrutement de quelque 7000 cadres universitaires dans les services de contrôle. Evoquant l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange (Zale), le ministre a affirmé que le tissu industriel national est «plus solide» par rapport à celui de la plupart des pays membres de la Zale. Il a rappelé que l'ouverture économique et commerciale avait été «réclamée par tous les opérateurs privés. Ils avaient assuré pouvoir assumer les conséquences de cette libéralisation». Quant aux actions de contrôle et de lutte contre la fraude, le directeur de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Ouali Yahiaoui, a informé que 5000 agents, pour plus de 1,3 million de commerçants nationaux, ont opéré 900.000 interventions en 2008. Lors de celles-ci, 18.000 infractions ont été relevées et 162.000 cas envoyés à la justice, alors que 8 milliards de dinars de transferts illicites ont été bloqués aux frontières. Pour sa part, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a estimé que «l'ouverture économique doit préserver l'outil de production nationale contre la concurrence déloyale et la contrefaçon». Cette position a été émise par le président du Forum, Réda Hamiani, qui a dénoncé le vide juridique, regrettant par là que «les réformes engagées ces 15 dernières années par l'Etat n'ont pas été suffisantes pour contrer ce phénomène». L'industrie locale est pénalisée par la concurrence déloyale et les importations en provenance de pays à partir desquels il est facile d'organiser la fraude dont la Chine, le Brésil, l'Egypte et la Turquie.