«La manière dont a été élaborée la LFC est en désaccord avec certains principes de l'Accord d'association» a déclaré Tomas Dupla Del Moral, chef de la délégation. Tomas Dupla Del Moral, à la tète de la délégation des fonctionnaires de l'Union européenne en visite à Alger, n'a pas été tendre avec l'Algérie. Notamment en ce qui concerne la mise en oeuvre de l'Accord d'association engageant les deux parties. Ce dernier a expliqué que l'Algérie n'a pas respecté certaines dispositions de l'accord en question. Les nouvelles mesures contenues dans la LFC de 2009 ont été pointées du doigt. «En général, il est respecté des deux parties. Toutefois, la manière dont a été élaborée la LFC 2009 est en désaccord avec certaines dispositions de l'Accord d'association (...) Il s'agit du traitement discriminatoire des investisseurs alors que l'accord prévoyait une autre manière de traiter ça», a-t-il conclu à la fin de sa mission d'évaluation de l'exécution de l'accord, avant d'ajouter que «nous aimerions que ces dispositions soient utilisées dans le cadre de l'accord établi». Le responsable n'a pas hésité à en mettre une autre couche pour mieux faire connaître les attentes de l'UE dans ce contexte-là. «Ce que nous aimerions, c'est que lorsqu'il y a des changements politiques et économiques, les dispositions établies dans l'Accord d'association soient préservées, respectées. Ce qui n'a pas été le cas», a-t-il renchéri. Ce sujet a occupé une large partie des discussions menées avec les représentants de l'administration algérienne. Interrogé justement sur les échos de cette dernière face à ces remarques, l'orateur a répondu: «Ils ne sont pas d'accord avec nous sur ce volet.» Concernant les investissements européens en Algérie, jugés insuffisants par notre pays, les conclusions de M.Dupla Del Moral sont plutôt positives. Il argumente en citant quelques chiffres significatifs. «Les investissements européens ont été multipliés par 5 en l'espace de quatre ans. Les investissements dans le secteur de l'énergie étaient de l'ordre de 70% en 2009, alors qu'en 2009, c'était les investissements hors hydrocarbures qui ont atteint 70%», a-t-il avancé. Les discussions ont également porté sur le commerce et l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. A ce sujet, le responsable a mis en exergue les préoccupations algériennes quant à l'état d'avancement des négociations pour son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce. Il a également affirmé la ferme volonté de l'UE, à soutenir l'Algérie dans sa démarche. Il a alors déclaré: «L'Algérie estime ce choix comme étant stratégique et irréversible (...) En ce qui concerne notre soutien à cette démarche, nous voulons redynamiser les contacts qui ont été insuffisants jusqu'à présent. Dans ce cadre, nous voudrions avoir des contacts plus fréquents avec le ministère du Commerce. Nous avons envoyé un mémorandum au gouvernement algérien avec toutes les questions qui doivent être réglées dans le processus d'adhésion à l'OMC. Nous n'avons pas reçu de réponse directe à ce mémorandum», au lieu de porter plainte par presse interposée. Concernant le chapitre de la libre circulation des personnes en Europe, une question que l'Algérie a mis sur la table, des négociations d'un accord de partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie avec l'Union européenne, le représentant de l'UE a indiqué: «Nous avons parlé de cela lors de nos discussions. (...) L'Algérie a préféré traiter cette question de manière bilatérale avec certains pays (...) c'est une obligation dans l'accord et il serait plus bénéfique de traiter cette question à l'échelle européenne.» Par ailleurs, compte tenu de l'actualité du contexte économique actuel, secoué par plusieurs affaires de corruption, M.Dupla Del Moral n'a pu éviter d'aborder ce sujet. Il a alors avancé: «En ce qui concerne l'affaire de Sonatrach, le ministre de l'Energie nous a envoyé une lettre, où il nous a posé des questions assez complexes d'un point de vue juridique.» Ce dernier n'a toutefois donné aucune autre information sur le contenu de cette lettre et la nature de ces questions, expliquant qu'il ne peut en dire davantage tant qu'aucune réponse n'a été envoyée au destinataire.