Le représentant de leurs familles espère «obtenir» de l'ambassadeur de Libye en Algérie des «assurances fermes par rapport à leur prochaine libération». Le porte-parole du collectif des familles de prisonniers algériens de Libye, M.Abdelkader Guasmi, compte transmettre aujourd'hui une lettre à l'ambassadeur en Algérie. Dans cette lettre, le représentant des familles de prisonniers algériens espère «obtenir» un rendez-vous avec l'ambassadeur de la Libye en Algérie ainsi que des «assurances fermes par rapport à leur prochaine libération». Selon ce dernier, le transfert des 56 prisonniers algériens de Libye «aura peut-être lieu entre le 15 et le 20 juin prochain», a-t-il indiqué hier lors d'un entretien téléphonique. Ce dernier estime en effet «probable» une telle éventualité car cette date coïncide avec le 60e anniversaire du départ des troupes italiennes de Libye. Notre interlocuteur a révélé aussi que le nombre de prisonniers détenus dans ce pays est actuellement de 89. Sur les 56 prisonniers, Amra Zaïdi, 53 ans, originaire de Annaba, purge sa peine depuis 1990. Il a été condamné pour crime avec préméditation à la perpétuité au même titre que ses deux complices libyens. Ces deux derniers ont retrouvé leur liberté en 1993 après avoir obtenu le «pardon» du parent de la victime, une procédure largement répandue en Libye et appelée le «droit coutumier». En revanche, le ressortissant algérien qui a pu bénéficier en 1993 de la grâce du Guide libyen, Mouamar El Gheddafi, attend toujours sa libération. Selon le représentant des familles de détenus algériens, ce prisonnier algérien n'a reçu depuis son incarcération à la prison d'El Djadida «aucune visite ni celle de ses parents et encore moins d'un représentant de l'ambassade d'Algérie à Tripoli». Seul le consul d'Algérie Menouer Rebai lui a «rendu visite» la semaine dernière, ajoute notre interlocuteur. Dix-sept autres prisonniers accusés de faits divers attendent leur procès depuis 2003. Les détentions préventives peuvent être longues et injustifiées. Les jugements sont sans cesse reportés. La politique carcérale libyenne vis-à-vis des Algériens (souvent arrêtés arbitrairement, sans procès-verbal, sans aucune raison valable ou justification) laisse à désirer. Les droits humains sont souvent bafoués. Me Khalafati Madjid, un des avocats en charge de cette affaire, a fait remarquer que les dossiers de certains prisonniers étaient «vides» et qu'ils ne semblaient pas s'appuyer sur des fondations légales. Il a blâmé les autorités libyennes qui n'ont pas avisé les officiels algériens de la présence de leurs prisonniers. Des Algériens sont mis en prison sur la base de simples témoignages de ressortissants libyens et sont déférés et jugés illico presto par la justice de ce pays. Selon cette source, les détenus algériens ont été informés que l'administration pénitentiaire d'Al Jadida a récemment préparé tous les documents pour l'échange de prisonniers. C'est le fils du dirigeant libyen, Seif el Islam qui aurait «soufflé» les grandes lignes de cette convention en marge de sa première visite en Algérie, la semaine dernière.