«La loi organique portant sur le règlement budgétaire sera présentée au Parlement lors de la session d'automne», a-t-il avancé. Il n'y a aucun doute sur la réalisation du programme quinquennal! Le gouvernement s'engage à concrétiser sur le terrain les engagements pris par le Président. C'est en ces termes que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a résumé sa réponse pour fermer la portes aux mauvaises langues. Du haut du perchoir de l'hémicycle de l'APN, M.Ouyahia a voulu désavouer en live ses adversaires qui disent, d'ores et déjà, que le programme est irréalisable. «Il faut vaincre le doute et reconnaître ce que fait le gouvernement», a-t-il dit faisant allusion à l'opposition. Sûr de lui et confiant en les moyens de l'Etat, M.Ouyahia persiste et signe: «Le gouvernement veillera à la mise en oeuvre du programme du président de la République et s'acquittera de sa mission pour prouver au peuple algérien que la confiance qu'il a placée en le Président Bouteflika était un choix approprié.» Et d'enchaîner: «Si le Président n'avait pas tenu ses engagements le peuple aurait opté pour la rupture.» Rappelant les engagements du dernier quinquennat, M.Ouyahia a brossé un tableau détaillé sur les programmes du million de logements, des 100.000 PME/PMI et les 2 millions de postes d'emploi lancés en 2004. Ce n'est pas par plaisir que l'hôte de M.Ziari rappelle ce secret de polichinelle. M.Ouyahia voulait démontrer ce qu'il est capable de faire et que les engagements pris sont loin d'être une illusion. «L'Algérie dispose de ressources financières suffisantes à même de mener à terme l'ensemble de ces projets», a-t-il assuré précisant toutefois que «notre pays est à l'abri de la crise économique mondiale». Avant de fermer la parenthèse, M.Ouyahia n'a pas laissé l'ombre d'un doute sur la mise en oeuvre du programme quinquennal. Très pointilleux sur les remarques et les critiques soulevées par les députés, le Premier ministre a pris le soin de mettre les choses au clair. En premier lieu, il explique la non- identification des priorités, par le fait que tout est prioritaire. Prenant comme exemple le volet social, il dira: «Le logement, la santé et l'éducation sont prioritaires.» Revenant sur la question relative au Plan d'action qui n'a pas bien défini la gestion des 150 milliards de dollars, il explique tout simplement qu'il n'est pas possible d'établir un diagnostic en trente jours. Ce plan sera clarifié au fur et à mesure. «C'est au président de la République, qui est le promoteur du programme, d'annoncer les détails», a-t-il précisé. Concernant les moyens de contrôle, il estime que l'absence de certains détails ne vont pas paralyser le Plan d'action. Le Président a donné instruction à tous les secteurs pour préparer un échéancier. «Il y a dans le Plan d'action plus de 30 projets de loi dont des propositions et des amendements qui seront soumis au Parlement prochainement», a-t-il informé. En outre, le gouvernement va rendre ses comptes chaque année au Parlement. «La loi organique portant sur le règlement budgétaire sera présentée au Parlement lors de la session d'automne», a-t-il avancé. Attendue depuis longtemps, cette loi va permettre aux députés de mieux contrôler les dépenses publiques. Sur ce chapitre justement, M.Ouyahia déclare que le moindre centime sera calculé. «Aucun budget ne sera débloqué avant la fin des études d'évaluation des projets», a-t-il simplifié en précisant que c'est là une instruction du chef de l'Etat. Comme il a également rassuré que les réformes de l'Etat seront poursuivies. Pour lui, ceux qui disent que la réforme de la justice est un slogan, se trompent car beaucoup de choses ont été réalisées. M.Ouyahia a appelé les formations politiques à dépasser ce stade de contre-attaque et de contribuer à l'intérêt général. Les couleurs politiques doivent se compléter. Enfin, les députés ont voté à main levée et à la majorité le Plan d'action du gouvernement.