Le groupe algérien revient en force sur la scène musicale et entend faire «résonner» sa voix. Il y a presque un mois, le groupe donnait un superconcert, de tonnerre, à l'auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio nationale. Avec une formation recomposée, bien rodée, Harmonica a bien tourné cette année, puisqu'il a plutôt fait dans la qualité que dans la quantité. L'an dernier, il s'est produit dans le cadre d'une semaine culturelle à Pékin en décembre 2008 et ce, à l'occasion du 51e anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et l'Algérie. Au retour, le groupe partira en tournée dans 8 wilayas, (Tizi Ouzou, Borj Bou Arréridj, Batna, Sétif, Khenchela, Jijel, Souk Ahras et Illizi, le mois dernier, plus exactement du 24 avril au 2 mai, Harmonica a participé au fameux Festival de jazz de Ouagadougou aux côtés de grands noms et de pointures du jazz international à l'instar de Didier Lockwood de France ou encore Cheikh Tidiane Seck (Mali-France), pour ne citer que ceux -là. «Le groupe a atteint une certaine maturité, il a dix ans d'âge, on prépare un 4e album éventuellement. Harmonica fait de la musique algérienne, et comme son nom l'indique, entend harmoniser un melting-pot de sonorités allant du gnawi au chaâbi en passant par le hawzi, l'andalou, avec des fusions afro-méditerranéennes comme le reggae, du blues, combinant des instruments traditionnels avec des instruments modernes», nous a confié le manager du groupe Mehdi. Harmonica a été formé par des jeunes férus de musique algérienne qui se sont constitués en groupe en 1997. En 1997, ils enregistrent leur premier album Dellali et connaissent immédiatement un vif succès, ce qui leur valut d'être sollicités pour animer diverses soirées et de participer à de nombreux spectacles dans des festivals de renom à travers le territoire national. Après une période de séparation, le groupe se reconstitue avec des sons nouveaux et également de nouveaux visages, pour offrir une musique plus élaborée et davantage harmonieuse. Dar Seltan, Bladi, titres phares sont autant de morceaux qui font danser plus d'un. Le groupe en a donné la pleine mesure de son talent en le démontrant haut et fort, lors de ce concert à l'auditorium Aïssa-Messaoudi, où beaucoup de jeunes debout ont acclamé leur groupe fétiche. En 2005, sort le second album en hommage à feu Athmane Bali, avec de nouveaux membres. Avec cet album Bladi, Harmonica souhaitait contribuer à l'enrichissement du patrimoine musical algérien et offrir aux jeunes des airs susceptibles de les emballer. En 2008, Harmonica revient avec un nouvel album intitulé Salam (paix). Encouragés par le succès des deux albums précédents, les jeunes membres du groupe se sont attelés à la création, toujours dans le genre «fusion afro-méditerranéen» qu'ils affublent de titres susceptibles de répondre au goût de leurs auditeurs devenus de plus en plus exigeants. Le groupe procède ainsi au brassage de divers modes qu'ils puisent dans les musiques du monde avec l'exercice délicat de les intégrer dans notre fonds culturel maghrébin authentique. Avec des musiciens hors pair ainsi que des invités comme le saxophoniste Mourad Guechoud, notamment. Harmonica entend jouer la musique de notre patrimoine et la propager dans le monde. Une gageure à saluer. Enfin, notons qu'Harmonica se produira ce 30 mai à 20h au Festival méditerranéen de musique ethnique, à Malte, et fera partie de l'aventure cet été du Festival culturel panafricain où il est programmé.