Des experts et des spécialistes ont avancé des propositions en faveur de l'émergence d'initiatives locales. Pour le sénateur Mohamed Khoudja, les mesures à mettre en place pour encourager l'investissement national doivent être axées sur trois volets: «D'abord, il faut élaborer un plan de l'investissement par secteur d'activité et appuyer ce modèle d'un guide d'investissement. Il faut examiner et évaluer l'action des instruments mis en oeuvre par des organismes tels que l'Ensej, la Cnac dont le but est de déterminer les insuffisances. Enfin, il faut mettre en valeur la potentialité de nos compétences et valeurs humaines.» L'Algérie dispose de grandes opportunités d'investissements, tant au plan financier que sur le plan géostratégique permettant le développement de certains secteurs sous-évalués et très mal exploités, estime le panel de spécialistes présents à cette rencontre, d'où la nécessité de faire en sorte d'impulser une nouvelle dynamique à l'économie locale, notamment dans certains secteurs à haute valeur ajoutée. «L'investissement est le levier principal d'une économie permettant la pérennité de la croissance ainsi que la création d'emploi. Ainsi, il faut privilégier le patriotisme économique en faveur des investisseurs locaux», a estimé pour sa part Idriss Yalaaw, expert en management. Dans ce contexte, notons qu'il y a deux sortes d'investissements, celui qui vise la création des moyennes et petites entreprises et celui concernant la réalisation des grands projets stratégiques se trouvant dans divers secteurs telles l'agriculture, l'industrie et la recherche scientifique. D'ailleurs, au sujet de la recherche scientifique, les conférenciers sont unanimes à dire qu'il faudrait asseoir des mécanismes de connaissance des besoins du marché pour adapter les programmes de formation aux profils des nouveaux défis nationaux et internationaux en perpétuelle mutation et qu'il faudrait intégrer aux institutions de formation et dans le cursus universitaire des cours d'entrepreneuriat. «Pour avoir une bonne maîtrise des risques qu'engage un investissement, il faut avoir de très bonnes connaissances dans l'entrepreneurship», a fait remarquer Amrani Réda, consultant en économie industrielle. D'autre part, à propos des mesures prises par le gouvernement visant à limiter la part des entreprises étrangères dans les projets réalisés en Algérie, selon les conférenciers c'est une très bonne décision car cela permettra de contrôler leurs orientations dans la mesure où l'une des critiques formulées contre les investisseurs étrangers était leur préférence pour les projets en pétrochimie et leur négligence des projets d'ordre industriel. S'exprimant sur le sujet, M.Khoudja nous expose son point de vue: «Je suis en faveur de l'investissement étranger qui permet de ramener le transfert des technologies et compétences et de l'argent mais je suis contre ceux qui viennent ici pour engranger des profits au détriment de notre intérêt.» Cependant, concernant le dispositif législatif élaboré par l'Exécutif concernant la méthode des circulaires gouvernementales transmises, il s'avère être selon certains conférenciers une décision prise dans la précipitation. Une circulaire ne peut pas abroger une loi et dans certains cas certaines décisions sont remises en cause. En somme, les experts estiment qu'il faudrait avoir une stabilité institutionnelle pour investir avec plus de transparence et de visibilité.