Les nouvelles mesures publiques en matière d'investissement ont été à l'ordre du jour d'une table ronde organisée, hier au centre de presse d'El Moudjahid. Plusieurs spécialistes et experts ont pris part à cette rencontre, entre autres, M. Reda Amrani, consultant financier,lequel est persuadé que les nouvelles mesures prises ne posent aucun problème aux étrangers ; néanmoins c'est l'instabilité du cadre légal régissant l'investissement qui pose problème. Il considère, dans ce sens, que l'investisseur étranger qui est sûr de l'existence d'un marché à prendre et d'un rendement à réaliser, est forcément intéressé de saisir les opportunités qui se présentent dans un pays. L'expert estime aussi que le gouvernement n'a qu'à faciliter l'accès aux financement et consolider le système de formation et d'essayer d'alléger aux entreprises les charges fiscales et sociales, pour attirer les investisseurs. M. Amrani a également évoqué les avantages qui ont été accordés aux entreprises nationales, quand il s'agit de l'accès aux marchés publics. L'encouragement de la production nationale est une nécessité, et l'Algérie doit arrêter d' importer des produits qu'elle peut produire localement, et accorder plus d' importance aux capacités algériennes, a-t-il indiqué. Concernant l'investissement direct étranger, M. Amrani est convaincu que l'Algérie ne doit pas vendre son énergie à bas prix, et estime qu'on devrait l'aligner aux prix internationaux lorsqu'il s'agit de céder cette énergie aux investisseurs étrangers vu tous les avantages qui leur sont accordés. Et d'ajouter qu'il ne faut pas négliger, le fait que l'Algérie est dans l'obligation de donner plus d'importance pour les investissements nationaux aux étrangers, si on veut réellement relever le défi de créer 3 millions d'emplois. L'expert estime, dans ce sens, que la stabilité législative, la qualité d' arbitrage, l'organisation d'espaces intermédiaires, et l'enseignement de l'entrepreneuriat ; sont les véritables clés de réussite des investissements, sans oublier l'adéquation entre la formation et l'emploi, car il faut se rendre compte du fait que l'enseignement dans divers cycles forme des diplômés dans des domaines que le marché du travail ne demande pas. Pour sa part, M. Mohamed Khoudja, sénateur, a expliqué que les nouvelles dispositions entrent dans le cadre des grandes réformes économiques que l'Algérie a décidé d'appliquer, et ces réformes sont bien en cohérence avec les changements et transformations économiques qui se sont produits, notamment dans le système financier international. Dans ce sens, l'Algérie a pris ses engagements avec les groupements économiques régionaux ou les organisations internationales, comme l'accord d'association avec l'Union européenne, l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange, ou encore l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce. Le sénateur soutient les nouvelles mesures du gouvernement, notamment l'imposition des dividendes rapatriés par les compagnies à hauteur de 15% parce que, jusque-là, les IDE se sont dirigés beaucoup plus vers la spéculation que vers les secteurs de création de richesses et d'emplois. M. Khoudja propose au gouvernement de prendre d'autres mesures pour encourager l'investissement national et de mettre en place une politique de mise à niveau des entreprises. De son côté, M. Khaled Boukhelifa, expert et ancien directeur au ministère de l'Energie et des Mines, a proposé une application transparente des nouvelles mesures, et ce au profit du Trésor public. Il a aussi insisté sur la stabilité du cadre institutionnel de l'Algérie pour ne pas décourager les investisseurs nationaux et étrangers. Les ressources humaines et l'emploi de jeunes ont été l'angle d'attaque de M. Mebrouk, l'un des représentants de l'Ansej. Ouzna Mesroua