Les protestataires demandent le départ sans conditions du président d'APC. La commune de Bordj Okhriss vit la quatrième journée de protestation. Depuis mardi dernier, les citoyens n'arrivent toujours pas à décolérer. Route barricadée, APC et daïra fermées, ainsi que quelques services, les commerçants ont baissé rideau, et la situation risque de perdurer si les doléances exprimées par les manifestants, ne sont pas prises en charge dans les plus brefs délais. Pour ce faire, les citoyens ont exigé que le premier responsable de la wilaya se rende à Bordj Okhriss. Et l'une des principales revendications que les protestataires n'ont de cesse de répéter, c'est une commission d'enquête pour faire la lumière sur la gestion de la commune, ainsi que le départ de l'actuel président d'APC. L'histoire des cinq postes d'emploi de la future antenne de l'ADE, ce n'est que la goutte de «trop» qui a fait déborder le vase. Le climat reste tendu, et ce, malgré l'annulation par le wali des cinq postes d'emploi, et l'installation d'une commission devant oeuvrer en conséquence des faits. Le problème du chômage, la crise du logement et autres frustrations dont souffre la population de Bordj Okhriss, n'ont fait qu'alimenter la désespérance des citoyens. Au premier jour des protestations, à notre arrivée sur les- lieux, les citoyens semblaient décidés à aller jusqu'au bout. «Nous n'arrêterons pas la protestation si on ne nous répond pas favorablement», déclarent-ils. «On en a assez de voir l'APC gérée comme une entreprise personnelle», fulmine un jeune, en colère. Une autre, père de 6 enfants, dit qu'il est en chômage depuis 1983. Par ailleurs, le premier responsable de la commune, M.Bachouche Belkacem, à la tête de l'APC depuis 1993, ne voit pas du même oeil les motifs de la protestation. Selon lui, l'opération de recrutement concernant l'antenne de l'ADE, revient de plein droit à la direction générale de cet organisme. Et pour dégager toute responsabilité, le maire nous a confirmé que la liste a bel et bien été élaborée par la direction de l'ADE. Ainsi, en date du 10 du mois en cours, le président d'APC avait adressé une correspondance aux responsables de l'Algérienne des eaux, portant une liste de quatre personnes travaillant dans le cadre du filet social. Les personnes proposées n'ont pas été retenues par l'ADE, nous a affirmé M.Bachouche. Pour le chef de daïra de Bordj Okhriss, le meilleur est à venir. Plusieurs projets au profit de la commune ont été lancés, notamment le logement social, des infrastructures sportives et culturelles, ainsi que le raccordement en gaz de ville et de l'eau potable. Toutefois, le seul inconvénient qui reste persistant, c'est l'absence d'un tissu industriel, qui absorberait le chômage dans la région. Comme il est à signaler que cette région est incluse dans le programme des Hauts-Plateaux, un programme ambitieux qui fera sortir toute la région du bourbier. Mais en attendant, la situation est loin d'être reluisante. Et aussi, faut-il attendre les démarches qui seront entreprises à partir d'aujourd'hui par les responsables de wilaya, en l'occurrence le wali, dont une visite urgente dans la commune a été vivement souhaitée par les protestataires. D'autre part, les citoyens de la ville de Haïzer, eux aussi, campent sur leurs positions tant que que les choses ne seornt pas définitivement réglées. Jusqu'à la journée de jeudi, le siège de l'APC était toujours fermé et ce, depuis le mardi. Face à ces mouvements de protestation, les autorités locales sont appelées, à plus d'un titre, à trouver des solutions, lesquelles pourraient apaiser la colère citoyenne qui risque à tout moment de dégénérer.