Les sociétés françaises ne sont pas venues en Algérie uniquement pour transférer leurs dividendes mais elles réinvestissent 80% des bénéfices. Malgré le durcissement de la réglementation sur les investissements étrangers, les entreprises françaises ne comptent pas se retirer des affaires. Bien au contraire, elles comptent même exploiter l'opportunité offerte par le Plan quinquennal de 150 milliards de dollars lors des cinq prochaines années pour renforcer leur présence en Algérie. Un dossier spécial sur l'Algérie a d'ailleurs été publié conjointement par la revue Partenaires de la Chambre française du commerce et d'industrie en Algérie (Cfcia) et par le Moniteur du commerce international. Le président de la Chambre française, Michel de Cafarelli, s'appuie sur la présence des entreprises de son pays lors de la dernière Foire internationale d'Alger pour conclure que la volonté de ses compatriotes de continuer à investir en Algérie reste intacte. A rappeler que 135 entreprises françaises étaient présentes à cet événement contre 150 l'année dernière. Les échanges avec l'Algérie ont dépassé 5 milliards de dollars en 2008. En outre, la France est le premier investisseur en dehors du secteur des hydrocarbures. Les Français ont investi en Algérie 350 millions de dollars en 2008. C'est 57% de plus par rapport à 2007 et la progression ne devrait pas ralentir en 2009. Dans les derniers numéros de Partenaires et du Moniteur du commerce international, la circulaire du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, obligeant les sociétés étrangères à s'associer à hauteur de 51% du capital avec des locaux, a été soulevée. Selon De Cafarelli, il ne faut pas reculer «devant aucune action ni initiative destinée à faire travailler, ensemble, les entreprises algériennes et françaises». La Cfcia a demandé des éclaircissements sur cette initiative. N'ayant toujours pas reçu de réponse, De Cafarelli a considéré dans les deux publications que les instructions du Premier ministre n'ont pas force de loi. Il n'a pas apprécié, comme les entrepreneurs des autres pays, que la circulaire soit appliquée avec un effet rétroactif. Selon Marc Bouteiller, chef de la mission économique à Alger, le management devrait être cédé aux entreprises françaises lorsqu'il y a association des capitaux. Dans les mêmes publications, on apprend également que les sociétés françaises ne sont pas venues en Algérie uniquement pour transférer leurs dividendes. Une étude menée auprès d'une centaine de sociétés de plus de 100 employés soutient que 80% des bénéfices sont réinvestis. Les banques n'ont, quant à elles, jamais transféré de dividendes. Les articles de Partenaires et du Moniteur du commerce international sont aussi consacrés aux budgets des secteurs de l'habitat, du réseau ferroviaire et de l'hydraulique.