Par une présence renforcée à la foire d'Alger, Paris veut démontrer son intérêt économique pour l'Algérie, une attention que n'altère visiblement pas la tiédeur de leurs relations politiques. Cette déclaration a été faite hier par Michel de Caffarelli, président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (Cfcia), au forum d'El Moudjahid à la veille de l'ouverture de la 39e Foire internationale d'Alger (FIA). L'essentiel de l'intervention de l'invité d'El Moudjahid a été consacré à la participation de la France à la FIA. Une participation que le président de la Cfcia juge positive, puisque quelque 325 entreprises de son pays, représentant 30 chambres de commerce, de tous les secteurs et de toutes les régions de la France, seront présentes à Alger. On peut ainsi citer 66 entreprises en industries diverses, 57 dans le domaine de la mécanique, 36 dans le secteur du bâtiment et de l'hydraulique… Aussi, 175 de ces entreprises participent pour la première fois à la foire d'Alger. «La FIA est le meilleur moyen pour comprendre les besoins d'un pays et faire des affaires», a déclaré le président de la Cfcia, qui précise qu'après la fin de chaque foire, 80% des entreprises françaises participantes signent des contrats. Dans le registre des échanges économiques entre l'Algérie et la France, Michel de Caffarelli a déclaré que le stock français en investissements directs en Algérie est de 840 millions d'euros et que les échanges évoluent avec l'évolution de la situation en Algérie. D'ailleurs, la Coface a révisé le classement de l'Algérie, allant de la catégorie B, à la catégorie A4. «Ce classement rapproche l'Algérie des pays bien cotés», précise Michel de Caffarelli. Pour prouver l'intérêt que porte son pays à l'Algérie, le représentant français a rappelé le rôle que la France a joué dans la signature par l'Algérie des deniers accords avec le Club de Paris. «D'ailleurs la France est le premier pays à avoir signé l'accord bilatéral avec l'Algérie pour le remboursement par anticipation de sa dette», a-t-il tenu à préciser. Au sujet de la privatisation des entreprises algériennes, le président de la Cfcia a regretté que la part des entreprises françaises soit pratiquement insignifiante. Un constat expliqué par «la lenteur dans le processus de privatisation.» Enfin, M. de Caffarelli a précisé que contrairement aux Etats-Unis qui n'ont investi que dans les secteurs des hydrocarbures, la France a investi dans tous les secteurs : tourisme, services, véhicules, matériel électrique… Les quelque 100 entreprises françaises ont permis de créer près de 10 000 emplois.