Les cours du pétrole pourraient encore progresser selon certains analystes, en raison du recul du dollar favorisant ainsi le champ d'action des investisseurs sur le terrain. Alors qu'ils étaient otages de la crise financière internationale, les prix de l'or noir semblent se libérer pour dépasser hier la barre des 71 dollars, leur meilleur niveau en 8 mois. A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s'échangeait à 70,63 dollars le baril. A New York, le baril de «Light Sweet Crude» valait 71,65 dollars, niveau le plus haut atteint depuis octobre. Cette remontée des cours du pétrole est soutenue par la baisse des stocks américains, selon le rapport du département à l'Energie américain. La baisse est de 4,4 millions de barils «Sans réel soutien des fondamentaux (offre-demande)», les cours ont été aidés par la rechute du billet vert, qui rend moins chers les achats de matières premières libellés en dollars, selon les analystes..«La hausse des prix du brut est liée clairement à l'accélération de l'affaiblissement du dollar» a indiqué John Kilduff, analyste du de MF Global Energy. Il faut savoir que la faiblesse du dollar rend le brut plus intéressant pour certains investisseurs voulant saisir cette occasion pour faire des affaires. Par conséquent, ces investissements donnent une impulsion à la reprise de l'activité économique mondiale et par ricochet à la relance du marché de l'offre et de la demande de l'or noir. Les prix sont, par ailleurs, soutenus par des facteurs géopolitiques liés au sabotage d'infrastructures pétrolières au sud du Nigeria, où le Mend a affirmé, dans la nuit de mardi à mercredi, avoir mis le feu à une station de pompage de la compagnie pétrolière américaine Chevron. Le Mouvement avait annoncé dimanche qu'il déclencherait une «guerre du pétrole», à l'issue d'un ultimatum de 72 heures aux compagnies pétrolières pour qu'elles évacuent la région. Cette nouvelle hausse des cours du pétrole redonne du baume au coeur aux pays exportateurs de pétrole d'autant plus que les indicateurs boursiers sur les places internationales connaissent aussi un rebondissement depuis quelques semaines. Toutefois, la prudence est de mise quant aux pronostics et l'évolution des prix mondiaux du pétrole, notamment dans un marché considéré comme instable et volatil. D'autre part, pour certains économistes et analystes la conjoncture économique internationale indique des signes d'amélioration quant au redressement de l'économie. Ce qui pourrait déboucher sur une forte augmentation future de la consommation de pétrole. Sur un autre volet, il y a lieu de noter que la consommation mondiale de pétrole a enregistré une baisse de 0,6% depuis les prémices de la récession mondiale, selon le rapport annuel sur l'énergie du groupe pétrolier britannique BP. Cette baisse est estimée à 420.000 barils par jour au niveau international, dont 1,5 million de barils par jour dans les pays de l'Ocde. La plus grande baisse enregistrée provient des Etats-Unis, soit 1,3 million de barils par jour. Aussi, dans ce rapport, il été mentionné à propos de cette baisse que c'est le premier déclin depuis 1993 et le plus fort depuis 1982.