Les citoyens du village Tazrart ont fermé hier, dès la matinée, les sièges respectifs de la commune et de la daïra de Makouda. Cette localité située à quelque cinq kilomètres du chef-lieu et à 10 autres de la wilaya de Boumerdès souffre d'un manque flagrant en moyens de subsistance. Ils reprochaient aux autorités locales le manque de communication. Cette absence de canaux de dialogue entre l'administration et les populations a engendré plusieurs fois le blocage des sièges des communes ainsi que des routes qui les traversent. Pour ces dernières, ils réclamaient essentiellement qu'elles soient inclues dans la liste des villages qui bénéficient des projets d'alimentation en eau potable ainsi que le bitumage des routes. Pour la première doléance, les villageois de Tazrart se disaient lésés en matière de rationnement de ce liquide. Et, ce n'est là qu'un début car la saison des sécheresses frappe déjà aux portes. Les projets d'alimentation en AEP initiés par les pouvoirs publics risquent de ne pas se réaliser dans les délais assignés. Quant aux routes, les villageois affirmaient que les pistes sont actuellement impraticables. Délaissé pendant des années, le village Tazrart est aujourd'hui inaccessible. C'est un véritable enclavement que subissent les populations de ce versant ouest de la wilaya de Tizi Ouzou. Les raisons de la colère ne se limitent hélas pas à ces deux contraintes tout aussi importantes. Hier, devant le siège de la daïra, les citoyens rencontrés affirmaient que l'éclairage public promis par les élus n'a pas encore vu le jour. Il en est de même pour l'assainissement. Le danger guette le village. Avec des réseaux d'assainissement usés ou encore inexistants, les populations vivent constamment sous la menace des maladies. L'été est connu pour les maladies à transmission hydrique MTH. Enfin, pour ces histoires de manque, les événements de ce genre qui ont eu lieu l'année dernière ont prouvé que c'est en partie une question de confiance et de respect. Le manque de communication sur les causes des retards dans la réalisation des projets est une source indéniable de suspicion. Les solutions aux problèmes doivent être trouvées en concertation avec les citoyens. C'est là également une façon de faire baisser les tensions.