Un appel pressant, en outre, est lancé afin qu'il soit «mis fin au calvaire enduré» par cet emprisonné depuis plus de 11 ans. La famille de Ali Benhadj n'a pas mis longtemps pour réagir aux propos tenus par Mohamed Lamari, chef des corps d'armée, à propos de son maintien en prison. Dans une lettre rendue publique jeudi, la famille du numéro deux de l'ex-FIS, se déclare «déçue» par son maintien en détention alors que «des rumeurs de plus en plus persistantes faisaient état de sa très probable libération à l'occasion de la fête de l'indépendance nationale». Pour les auteurs de la lettre, «cette libération était souhaitée et attendue par tout le peuple, puisqu'elle constitue une mesure de détente très importante dans le cadre de la réconciliation nationale effective». La famille, sur sa lancée, indique qu'elle s'attendait, aussi, «à d'autres mesures de détente allant dans le même sens, telles que la libération de tous les détenus politiques, mais aussi le règlement définitif et transparent du dossier des disparus». Or, se désolent les auteurs de cette lettre parue hier dans les colonnes du journal londonien Achark Al-Awsat, «c'est ce moment qu'a choisi le général Mohamed Lamari pour déconseiller la libération de Ali Benhadj sous prétexte que ses jours seraient mis en danger comme cela avait été le cas pour Abdelkader Hachani». Et de souligner avec force que «la thèse de l'assassinat par Boulemia Fouad ne tient pas du tout la route et (que) les véritables auteurs de cet assassinat courent toujours». C'est pourquoi, précise la lettre, «les arguments du chef de corps d'armée ne sont pas fondés puisque des dizaines de leaders politiques et des centaines de responsables travaillent normalement sans jamais avoir été inquiétés, ni sérieusement menacés». Cela, à plus forte raison, que «les droits à la protection des biens et des personnes est garanti par la Constitution pour tous les citoyens». Un défi est même lancé en ce sens au chef de corps d'armée: «Si vous êtes incapables de protéger le cheikh Benhadj, le peuple peut s'en charger sans aucun problème.» La lettre, particulièrement triste, rappelle que «l'état de santé de Benhadj se dégrade de jour en jour (et que) sa prise en charge médicale n'est que chichement assurée». Un appel est même lancé à toutes les organisations humanitaires internationales afin qu'elles «pèsent de tout leur poids sur les autorités algériennes en vue de permettre la libération de Ali Benhadj avant qu'il ne soit trop tard». Il semble que la libération du numéro deux de l'ex-FIS fasse l'objet d'une polémique de plus en plus aiguë. Des voix, appartenant au camp des éradicateurs se sont même élevées depuis peu pour exiger un deuxième jugement de Benhadj afin qu'il soit maintenu plus longtemps en prison. Les partisans de la réconciliation, qui se font une raison, espèrent, pour leur part, qu'il sera au moins libéré à la fin de la durée légale de sa détention, c'est-à-dire l'année prochaine, à quelques mois à peine des futures présidentielles.