L'ex-ministre marocain de l'Intérieur s'est déclaré particulièrement satisfait par la sérénité des propos tenus par le chef de corps d'armée algérien. L'ex-ministre marocain de l'Intérieur, Driss Basri, a rendu public hier un communiqué dans lequel il réagit par rapport à la conférence de presse animée la semaine passée par le général de corps d'armée algérien, Mohamed Lamari. Dans son communiqué, le ministre marocain se déclare «particulièrement satisfait par la sérénité des propos de représentant de l'armée algérienne». Confirmant les dires de Mohamed Lamari, Driss Basri souligne que «ni l'autorité royale ni le gouvernement ne sont concernés par les actes terroristes qui sont commis en Algérie». Mohamed Lamari, qui avait déclaré la même chose dans sa conférence de presse, n'en avait pas moins ajouté que «les groupes terroristes reçoivent de l'aide aux frontières marocaines, ce qui n'engage en rien la responsabilité des autorités de ce pays». La sortie de l'ex-ministre de l'Intérieur marocain annonce, sans doute, une «normalisation» des relations entre les deux voisins. Faut-il, en effet, rappeler que les frontières avaient carrément été fermées entre les deux pays et les relations grandement brouillées en 94, après que les autorités du royaume chérifien eurent accusé les services secrets algériens d'être derrière l'attentat terroriste commis à l'hôtel Hasna du Maroc. Les attentats du 11 septembre, suivis d'assez près par un spectaculaire démantèlement d'un gigantesque réseau d'Al-Qaîda au Maroc, ont fini par donner tort aux Marocains. La sortie de Mohamed Lamari a donné toute l'ampleur du «fair-play» algérien. Une marque que les autorités marocaines ne pouvaient qu'apprécier à sa juste mesure. Restent, malgré tout, le problème du Sahara occidental et le refus catégorique des Marocains de se conformer au droit international, ce qui continue d'hypothéquer grandement l'avenir de l'UMA à un moment où un pays isolé n'a pratiquement aucune chance de s'en sortir. C'est aussi ce moment que choisissent certains anciens hauts responsables marocains pour tenter de jeter de l'huile sur le feu et envenimer de nouveau les relations entre les deux pays. Mais la sagesse des dirigeants des deux pays, leur passé commun, et leurs intérêts divergeant, finiront par avoir raison des ultimes couacs dans le laborieux processus d'édification du grand Maghreb arabe.