La Tunisie a annoncé la suspension du petit pélerinage, L'Egypte et la Jordanie sont sur le point de prendre la même décision «Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs ne peut prononcer aucune décision d'annulation du Hadj tant que le ministère de la Santé n'a pas donné le feu vert». Tels ont été les propos de M.Adda Fellahi, chargé de la communication au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Les craintes que la Terre Sainte soit la plate-forme de la propagation de la terrible épidémie se font de plus en plus ressentir. Joint hier par téléphone, ce responsable a affirmé que pour l'instant, aucune annulation du Hadj n'est à l'ordre du jour, et ce, malgré l'apparition de plusieurs cas de cette maladie en Arabie Saoudite. Il a signalé, de ce fait, que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, via la Commission nationale de prévention et de suivi de la grippe porcine, est le seul habilité à se prononcer en faveur ou contre une suspension des voyages vers les Lieux Saints de l'Islam, expliquant que le ministère de la Santé «maîtrise parfaitement la situation» et est à l'affût de la moindre évolution de la maladie. De son côté, M.Belkacem, responsable de la communication au ministère de la Santé, joint également par téléphone, a affirmé qu'aucune annulation n'est à l'ordre du jour. D'après lui, dans toutes les réunions qui ont été organisées jusqu'à présent, les débats ont porté uniquement sur les mesures préventives et les moyens de la prise en charge. Il a estimé en outre que «la question de l'annulation du Hadj ou de la Omra, n'est pas l'affaire d'un ministère ou d'un seul pays, mais celle de toute la communauté musulmane». La polémique à ce sujet n'en demeure pas moins grande. Surtout qu'on est à la veille du grand rush sur la Omra et le Hadj. Et pour cause. La Tunisie vient de décider d'annuler la Omra, au titre de mesures préventives face au virus de la grippe A. Et alors que plusieurs autres pays, à l'instar de l'Egypte et de la Jordanie, n'écartent pas la possibilité d'interdire le Hadj cette année, M.Fellahi a estimé que ces pays sont libres d'opter pour de pareilles décisions. Selon lui, «le monde ne peut pas s'arrêter de marcher juste parce qu'un cas de grippe porcine a été confirmé». Il a tenu, toutefois, à assurer que l'Algérie a pris toutes ses dispositions pour prévenir et faire face à cette pandémie. Ainsi, il a été décidé de renforcer le nombre de médecins ayant pour mission d'accompagner les quelque 36.000 pèlerins algériens aux Lieux Saints de l'Islam. Tous les moyens de prévention seront mis à la disposition de ces médecins alors que tous pèlerins subiront une vaccination obligatoire contre la grippe saisonnière. Des campagnes de sensibilisation seront menées au profit des pèlerins. Une journée d'étude est aussi prévue pour le 8 juin. En collaboration entre les deux ministères suscités, les travaux de cette journée porteront sur la campagne de pèlerinage au moment où la grippe porcine atteint son pic. M.Fellahi a rappelé, également, le lourd système de prise en charge de la grippe porcine mis en place par l'Arabie Saoudite. Un système qu'il a qualifié «des plus efficaces», d'autant plus que ce pays hôte des pèlerins dispose de tous les moyens thérapeutiques nécessaires pour lutter contre la maladie en question. Rappelons, par ailleurs, que l'Algérie a enregistré son 1er cas de grippe porcine le 20 juin en cours. La maladie a été détectée sur une ressortissante algérienne arrivée à Alger en provenance de Miami, Etats-Unis. Cette personne a été hospitalisée, ainsi que ses 2 fils qui l'accompagnaient, dans un service de référence pour recevoir les soins appropriés. Des rumeurs circulent aux quatre coins du pays faisant état de cas suspects de grippe porcine, ce qui ajoute à la psychose de la population, surtout avec la propagation du virus à travers nos frontières. En effet, 5 nouveaux cas de grippe porcine ont été confirmés vendredi au Maroc, alors que la Côte d'Ivoire vient de signaler la première manifestation de la maladie sur son sol avec 2 cas. Selon un nouveau bilan publié vendredi par l'OMS, le nombre des personnes contaminées par le H1N1 s'est élevé à 59.814 dans 113 pays. 263 morts sont à déplorer à ce jour.