La merveilleuse ou la Denkenech en éthiopien, recevra ses admirateurs jusqu'à la fin du Panaf. Honneur à la grand-mère de l'humanité. Agée de 3,2 millions d'années, Lucy dont les ossements ont été découverts en 1974, en Ethiopie, est exposée depuis jeudi au Musée national du Bardo à Alger. Ainsi, Lucy «la Merveilleuse» a tenu à rehausser de sa présence le Panaf. En effet, la célèbre Austrapithecus afarensis restera exposée aux visiteurs, toutes couches confondues, jusqu'à la clôture des festivités, le 20 juillet prochain. «Au nom du gouvernement algérien, je tiens à exprimer notre gratitude au gouvernement éthiopien de nous avoir fait l'honneur de recevoir Lucy en Algérie», a déclaré Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, à l'ouverture de l'exposition intitulée «Lucy, l'Afrique, terre des origines». A l'occasion, Lucy était accompagnée d'une forte délégation éthiopienne conduite par M.Mahamuda Ahimed Gaas, ministre de la Culture et du Tourisme. «Lucy constitue la preuve archéologique que l'Afrique est le berceau de l'histoire de l'humanité», a affirmé Mme Toumi. Refusant de confiner l'Afrique à une lecture anachronique, Khalida Toumi a vite fait de rappeler que le Panaf abrite, également, des expositions d'art contemporain. Selon la ministre de la Culture, «l'Afrique est riche de son passé, de sa culture et, surtout, des créations novatrices de ses hommes et femmes qui ont su apporter la touche africaine à la fresque artistique universelle». De son côté, Mahamuda Ahimed Gaas a indiqué qu'«en ramenant Lucy jusqu'en Algérie pour l'exposer, l'Ethiopie aspire à contribuer à la réussite du 2e Festival culturel panafricain et à lui donner une empreinte historique». Ce faisant, le ministre éthiopien a mis l'accent sur l'importance de tenir la 2e édition du Festival panafricain sous le signe de la renaissance. Pour le ministre, «La découverte de Lucy dans la région de Afar, en République fédérale et démocratique d'Ethiopie, démontre que l'origine de l'humanité se situe en Afrique». Acheminée par avion vers l'Algérie, Lucy se reposait dans le Muséum d'histoire naturelle à Addis-Abeba, la capital fédérale de l'Ethiopie. Le 30 novembre 1974, le paléontologue américain Donald Johanson, Maurice Taieb et Yves Coppens effectuaient des recherches scientifiques sur les collines éthiopiennes de l'Afar. Avec d'autres chercheurs, ces scientifiques font une découverte qui ramènera l'humanité à ses origines profondes. Il s'agit d'un fossile de primate mesurant environ 1,20 mètre. D'une capacité crânienne estimée à 400 cm3, Lucy pesait entre 20 et 25 kg. Actuellement, la Merveilleuse ou la «Denkenech» en éthiopien est assemblée en 25 ossements. Cela représente 40% du squelette entier. Lucy appartenait à une espèce qui a vécu des centaines de milliers d'années durant, en Afrique de l'Est. De l'actuelle Ethiopie à la Tanzanie, en passant par le Kenya, la Denkenech et ses semblables vivaient de fruits, de feuilles, de petits animaux, d'insectes et peut-être, de quelques charognes. Pour subvenir à ses besoins quotidiens, Lucy utilisait des galets grossièrement taillés. C'est à l'âge de 20 ans que la petite fut arrachée à la vie. Cela dit, 3,2 millions d'années après, la «Merveilleuse» continue de raconter l'histoire de l'humanité. Sur ses os sont incrustés les faits des ancêtres de l'Homme. Vers la fin de l'année 2006, Lucy est reçue aux Etats-Unis avec 190 autres fossiles. La «Merveilleuse» participe à une exposition intitulée «l'Héritage de Lucy», le sien! Dans le cadre de cette exposition, Lucy fera le tour des USA pendant six ans. A titre exceptionnel donc, la merveilleuse «accepte» de venir en Algérie à l'occasion du Panaf. Une précision ultime, Lucy doit son nom au titre Lucy in the sky (Lucy au ciel), signé the Beatles s'il vous plaît!