Pour en savoir un peu plus sur la vraie (ou la fausse) Lucy, nous nous sommes rapprochés dans un premier temps de la responsable du musée du Bardo. Cette dernière nous a affirmé gentiment que le musée n' a fait qu'accueillir les ossements de Lucy. Au cours de notre passage au Bardo nous avons eu l'occasion de rencontrer la directrice du Musée national d'Addis-Abeba, Mme Mamito Yilma. Cette dernière a confirmé qu'il s'agissait bel et bien d'une réplique de Lucy. « L'original est exposé aux Etats-Unis pour une durée de six ans. Notre musée en Ethiopie détient une première réplique. La deuxième se trouve en Algérie, au musée du Bardo. La Lucy qui est actuellement à Alger a déjà voyagé l'année dernière en Espagne », explique-t-elle avec un sourire du bout des lèvres. Voulant percer davantage le mystère de la doyenne de l'humanité, nous avons contacté le responsable du département patrimoine du Panafricain, Mohamed Djehich. Ce spécialiste en muséologie n' y est pas allé par quatre chemins pour avancer que la Lucy qui est exposée au musée du Bardo n'est autre qu'une réplique. Nullement surpris par ce procédé d'exposition, notre source indiquera que les objets de grande valeur artistique sont soigneusement gardés dans des coffres-forts et autres. Quand il s'agit d'expositions grand public, ce sont la, ou les répliques qui sont exposées. « On ne dévoile jamais la source d'un objet précieux. Il n' y a pas de vraie ou de fausse Lucy. Le plus important, c'est l'histoire qu'elle véhicule. Ce que nous avons montré correspond à la réalité et à la symbolique. Lucy traîne un tas de mystères derrière elle. Notre action est pédagogique. Elle a rendu la dignité aux Africains », dit-il. A la question de savoir quel a été le montant des frais d'assurance, notre interlocuteur signifiera que le budget du Panaf' n'aurait pas suffi à Lucy. Il est à noter, par ailleurs, que Lucy a été acheminée dans sept boîtes vers l'Algérie vers un vol spécial de la compagnie éthiopienne. Elle a été escortée par une forte délégation de personnalités éthiopiennes. « C'est dire l'importance de Lucy », conclut notre source.