Un fait inédit s'est produit sur la scène footballistique en ce début de semaine devant le siège de la Fédération à Dély Ibrahim. En effet, un attroupement de joueurs s'est constitué pour protester contre la nouvelle réglementation décidée par la tutelle portant sur la restriction d'âge pour les joueurs amateurs, comme nous l'avions déjà soulevé dans l'édition de samedi. Ceci dit, les joueurs âgés de 32 ans touchés par cette loi se voient exclus de la scène sportive et ont donc recouru au sit-in pour revendiquer l'annulation de cette loi. Cette tranche d'âge a éveillé notre mémoire pour nous renvoyer aux années 70 et les débuts 80. A cette époque, le joueur algérien aux qualités indéniables (il se fait rare de nos jours car son souci c'est l'argent) n'avait le droit d'embrasser une carrière professionnelle qu'après avoir atteint les 32 ans. On se rappelle les noms de joueurs qui ont marqué le football national et nous citerons à titre d'exemple, Lalmas, figure emblématique du CRB et du football national avait des offres de clubs suisses et belges. Il en est de même pour Betrouni sollicité par l'AC Milan (à l'occasion du tournoi inaugural du stade olympique). Puis vint l'épopée folle dans l'histoire de la balle ronde algérienne avec une participation historique en Coupe du monde 82 en Espagne. Dès lors, une pléiade de joueurs talentueux à l'instar des Assad, Madjer, Belloumi, Bencheikh, Merzekane...etc., étaient la convoitise de plusieurs clubs européens. Il a fallu donc une décision politique pour abolir cette loi. Dans un sens, entre ces deux histoires de 32 ans, il y a un lien commun même si les contextes sont différents. Dans un élan de colère, un nombre important de joueurs sont venus revendiquer devant le siège de la Fédération l'annulation de la loi. Notre source nous a appris que le secrétaire général a reçu une délégation composée de quatre joueurs avec lesquels il a eu une petite entrevue. Il semble que cette nouvelle disposition a été décidée à titre expérimentale pendant quatre ans, tel est le prétexte avancé par le secrétaire général pour essayer de convaincre les protestataires. Malheureusement, la délégation, loin d'être convaincue, a rétorqué, refusant d'être les cobayes de cette loi. Il a fallu donc l'intervention des services de l'ordre pour faire revenir le calme. Devant cette conjecture et dans le but d'assurer un démarrage du championnat dans la sérénité et la quiétude après l'événement de samedi (une première dans les annales du football national) les responsables devraient au plus vite y remédier. Dans la lancée, il faut se demander aussi si cette nouvelle disposition prise par la FAF ne constitue pas une entrave aux textes de la Fifa. Car si tel est le cas, la situation deviendrait plus délicate et ambiguë. Pis encore, un état de fait qui pourrait même créer une polémique sans précédent.