Pas moins de 12.000 hommes quadrillent la capitale et ses environs afin de prévenir d'autres attentats aussi sanglants que celui de Larbaâ. Des sources sécuritaires chargées de la lutte antiterroriste ont indiqué, hier, à notre journal que «pas moins de 12.000 hommes, formant les forces combinées, sont actuellement déployés dans la capitale et ses environs». Ce dispositif, jamais atteint depuis des années, est à la mesure de la terrible recrudescence terroriste que connaît le centre du pays depuis plus d'un mois. L'attentat à la bombe, perpétré vendredi dernier au marché de Larbaâ a été le plus meurtrier de tous puisque le nombre de décès s'est élevé à pas moins de 40 personnes, un chiffre égalant presque le terrible attentat du boulevard Amirouche, commis en janvier 95, au plus fort des années de braise. Depuis Larbaâ, en moins d'une semaine, les attentats ont continué d'aller crescendo puisque, selon un décompte établi à partir des bilans fournis par la presse, pas moins de 70 morts et une centaine de blessés ont été enregistrés depuis le début de ce mois, c'est-à-dire depuis à peine neuf jours. Nos sources, qui se disent conscientes qu'«il y a une recrudescence jamais égalée depuis de nombreuses années», ont décidé donc de mettre le paquet en déployant des moyens très importants sous la direction du général Fodil Chérif, chef de la 1re Région militaire. Outre la plaine de la Mitidja, où de nombreux ratissages ont lieu dans le but de débusquer les derniers maquis et d'en venir à bout, une grande offensive urbaine est engagée contre les nouveaux terroristes citadins, nouvelles recrues sous la bannière du GIA. Comme souligné dans notre édition d'hier, ces éléments, particulièrement mobiles et dangereux, sont d'anciens détenus libérés à la faveur de la mise en place de la concorde civile. Hormis les dispositifs sécuritaires classiques, des éléments de la Bmpj pédestres sillonnent inlassablement les rues de la capitale afin de pouvoir intervenir rapidement en cas de nouvel attentat contre des policiers en faction. Nos sources, en effet, précisent que ces terroristes ont, jusqu'à présent, réussi à s'enfuir à cause de l'extrême densité du trafic automobile dans la capitale, ce qui ne permet guère à une automobile de rattraper des gens qui s'enfuient à pied, empruntant les nombreux escaliers, dédales et ruelles que leur offre l'architecture très particulière d'Alger. Les éléments des RG et du DRS, aussi, activent à plein régime.