«Les pays qui ont des accords d'association avec l'UE auront plus d'avantages.» Quelles seront les priorités de la présidence danoise de l'Union européenne pour le semestre prochain ( 1er juillet 2002 au 31 décembre 2002)? Tel a été le thème central de la conférence- débat qu'a animée hier au centre de presse d'El Moudjahid l'ambassadeur du royaume du Danemark à Alger, M.Bo-Eric Weber. D'emblée, le diplomate danois a énuméré les priorités de l'UE sous la présidence de son pays, en remarquant au passage que cette sixième présidence danoise de l'Union européenne depuis 1973, date de l'entrée de son pays à la précédente Communauté économique européenne (CEE), a «l'ambition de contribuer effectivement à l'élargissement de l'UE». Il s'agit - a-t-il dit - de la «plus grande priorité» dans la mesure où l'UE va passer de quinze membres actuellement à 25 d'ici à décembre prochain. Les nouveaux arrivants venant essentiellement des ex- pays de l'Est. Pour lui, cet élargissement de l'Union européenne à l'Est «n'est pas un cadeau aux pays concernés, c'est la recherche d'une région stable, sécurisée, prospère et il sert l'Europe dans son ensemble». Rassurant quelques opérateurs économiques algériens présents à la rencontre, M.Weber a indiqué «que même les pays qui ont des accords d'association avec l'UE comme l'Algérie ont plus d'avantages avec une Europe élargie, à la condition que la concurrence l'emporte sur le protectionnisme». Dans le même ordre d'idées et évoquant le processus de Barcelone, le diplomate danois a assuré l'assistance que la présidence danoise de l'UE continuera de l'encourager, ajoutant que son pays ainsi que les autres pays européens «n'ont nullement l'intention de le freiner ou de lui créer des obstacles». En outre parlant de l'état actuel des relations bilatérales entre l'Algérie et le Danemark, l'ambassadeur danois a évalué les investissements de son pays en Algérie à quelque 100 millions de dollars par an, principalement dans le domaine des hydrocarbures. Il a cité aussi les 125 millions de dollars sur deux ans engagés dans le projet d'une cimenterie à M'sila. Quant aux autres priorités de l'Union, elles tournent presque toutes autour des grandes questions qui agitent actuellement la diplomatie internationale et qui supposent une prise de position claire de la part de l'UE. Parmi ces priorités, il y a ce que M.Weber a appelé: «La responsabilité mondiale» de l'Europe face à la montée des fanatismes et de l'accroissement de la pauvreté dans le monde. «L'UE a un rôle et des obligations à remplir» en matière de promotion de la démocratie et de respect des droits de l'homme. Bref, selon lui, la présidence danoise de l'organisation européenne mettra tout en oeuvre pour rendre effectif la lutte contre le terrorisme, l'immigration clandestine et la criminalité transnationale sous toutes ses formes. Liberté, sécurité, justice et développement durable sont, d'après l'ambassadeur danois, des urgences qu'il faut traiter également comme des priorités fondamentales. L'UE sous la présidence danoise doit, selon M.Weber, «prendre en charge toutes ces questions et poursuivre le travail déjà accompli par les présidences précédentes et les Etats de l'Union». Enfin, dans le débat qui a suivi sa conférence, le diplomate danois a abordé les questions chaudes de l'actualité telles que le conflit du Proche-Orient sur lequel il a indiqué que l'UE est «pour une solution» diplomatique s'entend, ou encore celui du Sahara occidental à propos duquel, selon lui, «l'Union européenne soutient toute solution qui arrangerait les deux parties». En somme, comme il l'a relevé lui-même, autant cette présidence danoise de l'UE a peu de temps devant elle, autant l'agenda du travail à accomplir paraît bien lourd.