Mohamed Laksaci considère que la planche de salut du pays réside dans son faible endettement. La solidité de la situation financière extérieure de l'Algérie est considérée par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, comme l'une des raisons principales qui ont épargné au pays les effets de la crise économique et financière mondiale. Le gouverneur explique que le Fonds de régulation des recettes a engrangé des ressources ayant atteint presque 4300 milliards de DA à la fin de l'année dernière. Ces éléments ont fait que l'Algérie est l'un des rares pays émergents à faible vulnérabilité externe, selon le gouverneur de la Banque d'Algérie. Ce dernier ajoute que parmi les indicateurs fondamentaux de la solidité de l'économie algérienne aux chocs extérieurs, il y a le faible taux d'endettement extérieur. Les réserves de change élevées, le taux d'inflation faible sont cités parmi ces éléments. Le gouverneur ne s'est pas privé de rappeler que le remboursement par l'Algérie de sa dette extérieure par anticipation, entamé en 2004 et poursuivi en 2008 avec une accélération en 2006 lorsque l'équivalent de 10,9 milliards de dollars a été remboursé, a conduit à une réduction substantielle de la dette extérieure. Elle est tombée à 2,5% du PIB à la fin de 2008. Le même responsable se réjouit du fait que l'Algérie a été l'un des rares pays à avoir cette soutenabilité de la dette extérieure. Ceci est interprété par lui comme un élément important de résistance aux chocs extérieurs. C'est le cas notamment lors d'un choc soudain provenant de la nette détérioration de la situation des banques internationales et des marchés financiers comme lors du 4e trimestre 2008 et l'effet de contagion sur les pays émergents avec des sorties nettes de capitaux amenant les banques centrales à mener des actions pour soutenir leurs monnaies et qui ne sont pas exclues lors de ces crises. Or, le gouverneur explique que l'Algérie n'aura pas pour 2009 un service élevé de sa dette, contrairement à beaucoup de pays même développés. Ceci n'est rendu possible que grâce au fait que le niveau de la dette extérieure est très bas avec un ratio de service de la dette de seulement 1% des exportations globales en 2008, contre 100% au 1er trimestre 1994. A ces paramètres de la solidité de la situation financière du pays, s'ajoute la stabilité du taux de change du dinar malgré le phénomène de l'inflation importée au premier semestre 2008 quand les prix des produits et des matières premières importés par l'Algérie avaient atteint des niveaux record sur le marché international. Le niveau bas d'inflation est accueilli favorablement par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Il ne cache pas que depuis 10 ans, l'inflation est faible. «C'est une performance extrêmement importante pour nous en tant qu'expression de la stabilité monétaire», a-t-il ajouté. Selon le gouverneur, «la stabilité monétaire est un acquis pour l'Algérie et aussi le socle de la stabilité financière au niveau global». Ce n'est pas la première fois que les autorités du pays s'expriment sur la bonne tenue des indicateurs macroéconomiques du pays. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre des Finances, Karim Djoudi ont également livré leurs analyses sur la question. L'un des arguments utilisés pour justifier l'absence de répercussions de la crise financière au niveau local est le manque de connexion du système bancaire au système mondial. Les ressources naturelles principales du pays, le gaz et le pétrole sont, par contre, liées au marché mondial et il n'est pas étonnant que les perturbations ayant touché leurs prix se répercutent sur les revenus en devises.