«Ce qui fait retenir comme probable que le geste serait à inscrire au nom d'Oussama Ben Laden». Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) aurait planifié des attentats terroristes contre le Vatican, un consulat américain et une église à Venise fréquentée par les Américains, selon la police antiterroriste (Digos) de la capitale italienne, citée hier, par le quotidien italien Corriere della Sera. Ce journal écrit: «Deux mois avant les attentats du 11 septembre, les cellules italiennes d'Al-Qaîda ont reçu l'ordre de suspendre leurs activités.» A cette époque, ajoute la source du journal, trois projets d'attentats étaient à l'étude. «Grâce à une taupe infiltrée parmi les responsables de ces groupes basés à Londres», les policiers italiens ont pu reconstruire les nombreuses reconnaissances de sites que des membres de ces organisations terroristes ont effectuées sur les lieux des éventuels attentats. La Digos parle, dans un rapport daté du 24 mai, d'un projet, encore en phase embryonnaire, pour la réalisation «d'un éclatant attentat» terroriste contre un objectif américain en Europe ou contre le Vatican. «Le groupe, qui ne dispose pas pour le moment d'armes et d'explosifs en Italie, mais qui pourraient arriver de France ou du Pakistan peu avant la réalisation de l'attentat, a des ramifications en Afghanistan.» «Ce qui fait retenir comme probable que le geste serait à inscrire au nom d'Oussama Ben Laden», affirme la Digos, selon le Corriere della Sera Parmi les noms qui reviennent le plus souvent dans les documents de la Digos, celui de Khalifa Mohamed Moussa Ahmed, dit «Mohamed le Libyen», considéré comme un des chefs de la cellule romaine du groupe. En mai 2001, «Mohamed le Libyen est signalé à Venise, où il entre dans une église fréquentée par des citoyens américains et prend de nombreuses photos», affirme la Digos, citant ses informateurs. «Mais il estime qu'il est préférable de réaliser un attentat, place Saint-Pierre qui causera un massacre qui coûterait la vie à de nombreuses personnes». La reconnaissance des lieux au Vatican sera effectuée par Samir Lanani, un Algérien de 28 ans et Rasool Goulam Chisti, un Pakistanais de 58 ans. «Goulam est d'abord passé par les colonnades puis s'est arrêté pendant 40 minutes au bar Saint-Pierre», écrit la Digos qui semble suivre pas à pas le présumé terroriste. Un autre Pakistanais, Hussein Tassadaq, a affirmé au cours d'une réunion qu' «il faut faire un attentat-suicide». «Je suis disponible. Le meilleur objectif pourrait être l'ambassade américaine. Je conduirai moi-même la voiture piégée», a-t-il déclaré. Tous ces projets seront arrêtés, précise le journal, «par un ordre» venu de Londres, à deux mois de l'attaque terroriste contre les tours jumelles de New York, mais «la crainte de l'antiterrorisme que dix mois après quelqu'un puisse décider de les activer persiste», écrit le Corriere della Sera. Al-Qaîda, le réseau d'Oussama Ben Laden, continue d'ailleurs de clamer qu'il a survécu à la guerre que les Etats-Unis lui ont déclarée, comme en témoigne un nouveau document sonore diffusé par la télévision satellitaire arabe (MBC), et présenté comme étant celui d'un haut responsable d'Al-Qaîda, qui affirme qu'Oussama Ben Laden et le mollah Omar «sont en bonne santé». «Les révélations» du quotidien italien, qui interviennent deux mois seulement avant le premier anniversaire des attentats du 11 septembre et «ces attentats déjoués» confortent, une fois de plus, une vieille idée défendue depuis plus d'une décennie par l'Algérie, quant à la présence de terroristes algériens sur le sol de l'Occident. Mais ces arrestations massives n'ont pas abouti encore à des extraditions vers les pays d'origine du moins pour l'Algérie et ce, en dépit du soutien ouvertement prononcé par le Gspc de Hassan Hattab à Oussama Ben Laden après les attaques du 11 septembre.