La 8e soirée du 31e Festival international de Timgad a été marquée par un savoureux cocktail musical, dominé par le raï et par l'une de ses vedettes consacrées, Cheb Bilal. Lorsque ce dernier est monté sur scène, il était minuit trente et le public avait déjà eu droit à une «mise en bouche» d'excellente qualité avec notamment Adel El Wahrani qui a repris d'inoubliables succès du regretté Hasni. Mais l'ambiance n'atteignit son paroxysme que lorsque l'enfant terrible d'Oran est apparu en scène. Adoptant un look plus sobre, paraissant plus sûr de son art et professionnel comme à son habitude, Bilal a fait vibrer le public de l'antique Thamugadi. Sa voix chaude et ses paroles soft «font du bien là où l'on a souvent mal» pour reprendre l'expression d'un jeune spectateur qui s'est déplacé spécialement de Sétif. Sa nouvelle chanson «Dair dair rai» de son dernier album Allah K'bir a failli «ébranler» les gradins du théâtre romain, créant cette atmosphère de liesse et de communion avec le public que toute star rêve de provoquer. Pendant près de deux heures de show, les inconditionnels de Bilal n'ont pas cessé de danser sur les tubes de l'été qu'ils connaissent déjà par coeur et qu'ils reprennent inlassablement, dominant parfois la puissante «sono». Dardja Dardja, N'tya omri, Malkoum ya adiyana et tous les autres succès ont fait «carton plein». Les jeunes artistes qui s'étaient auparavant succédé sur scène ont également donné toute la mesure de leur talent naissant. Abdallah El Kourd et Nourreddine Taybi, découverts lors de l'émission de télévision «Alhane oua chabab» se sont surpassés et subjugué le jeune public, démontrant au passage qu'ils ont gagné en maturité. Grâce à ces artistes, Cheb Bilal en tête, la 8e soirée du Festival aura été un hommage rendu au raï, à ses précurseurs et à tous ceux qui travaillent d'arrache-pied pour lui conserver ses lettres de noblesse.