Au moment où le FLN installe sa commission électorale de wilaya, le RND, lui, continue de laver son linge sale. Les autres partis, sortis de leur hibernation l'espace d'une campagne pour les législatives, ont rejoint leurs pénates sitôt les lampions éteints. Jeudi dernier, des membres du bureau politique du FLN se sont déplacés à Oran pour y installer la commission électorale pour les élections locales. Ce parti, qui avait été grugé lors des locales de 1997, semble avoir retenu la leçon. Cette fois, la formation de Benflis, auréolée de son raz de marée lors des dernières législatives, veut parachever son retour sur la scène politique. A cet effet, la commission de wilaya, installée jeudi, aura du pain sur la planche pour mettre sur pied ses permanences de communes, préparer les listes électorales et mobiliser la base. Un travail qui ne semble pas rebuter les nombreux militants que nous avons rencontrés. Pour éviter de vivre les mésaventures vécues par le RND, nos sources ont affirmé que le choix des têtes de liste pour ces locales reviendra à la commission nationale. «Sa décision sera souveraine et nul ne pourra la remettre en cause, car elle s'appuiera sur les propositions de la base et le curriculum vitae du candidat», précisera un responsable de la mouhafadha d'Oran. Le RND, ébranlé par les frasques de ses élus et par des remous internes, avait traversé une véritable bourrasque à l'occasion de la confection des listes de candidatures pour les dernières législatives. Une véritable rébellion s'était installée dans les rangs des militants de ce parti. Le nouveau secrétaire de wilaya a dû faire face à une fronde pilotée par des «dinosaures» pour éviter l'implosion de son bureau. Oran a encore en mémoire le coup de gueule de l'ex-responsable de la cellule de communication du bureau de wilaya RND. Ce dernier, exclu des listes de candidature, en état d'ébriété, avait agressé des militants de son parti avant de détruire les dossiers de candidatures. Cette incartade lui avait valu une interpellation par la police et son jugement pour ivresse, destruction de biens publics et de documents officiels. Il fut d'ailleurs condamné à une peine de prison ferme puis il a bénéficié de la grâce présidentielle. Les autres mécontents, qui s'étaient rebellés contre la discipline du parti, ont été exclus des rangs du RND la semaine dernière. Il s'agit de cinq membres du bureau de wilaya dont l'actuel président de l'APW, un transfuge du FLN. C'est dire que le RND continue de vivre au rythme d'une purge qui, nous dit-on, n'épargnera personne. Pour les autres formations politiques représentées à Oran, hormis le MJD qui a organisé des campagnes de collecte de sang, c'est le calme plat pour ne pas dire l'hibernation en attendant le réveil dans quelques mois.