Le phénomène de l'émigration clandestine continue à préoccuper, sinon endeuiller, les familles en attente perpétuelle de mauvaises nouvelles. Ainsi, encore une fois, un groupe de 22 harraga, dont l'un d'eux âgé de 70 ans, a été intercepté jeudi au large de Annaba. Un cas similaire avait été enregistré en août 2008. Il s'agit d'un retraité, père de 9 enfants qui tentait de rejoindre la Sardaigne en compagnie d'autres candidats à l'émigration clandestine. Ailleurs, à l'ouest du pays, une unité des gardes-côtes vient de procéder, jeudi, au sauvetage de 13 candidats à l'émigration clandestine au large du littoral oranais, a informé le groupement territorial régional des gardes-côtes d'Oran. Selon cette source, ces harraga, embarqués à bord d'une barque de fortune, ont été interceptés à 40 miles au nord-ouest des côtes d'Oran. «Ils ont été repérés par un navire marchand étranger, désemparés, en haute mer», a précisé le groupement. Aussitôt secourus par l'unité des gardes-côtés, ils ont été transférés vers le port d'Oran. Plusieurs opérations similaires de sauvetage de migrants clandestins en détresse ont d'ailleurs été opérées par ces unités de surveillance des côtes oranaises. Pour rappel, le sauvetage de sept autres candidats à l'émigration clandestine a été ainsi effectué le 9 août dernier par une unité du groupement territorial des gardes-côtes au large de Mostaganem. L'action s'est déroulée à une distance de 11 miles, au nord de Cap Kramis à l'est de la wilaya. Usant souvent de petites embarcations sans envergure, ces jeunes entreprennent aux risques et périls de leur vie, «le voyage vers l'inconnu, vers la mort». Une quinzaine de jours plus tôt, ce sont 27 autres candidats à l'émigration clandestine, dont deux femmes et un mineur, qui avaient été interceptés à 20 miles marins au nord de Ras El Hamra (Annaba). Ces tragédies, qui font presque quotidiennement la une de la presse nationale, sont le thème de réalisations cinématographiques, comme pour le premier long métrage de Dellal Samir, Visa de la mort. Un titre, on ne peut plus significatif et d'actualité amère. Le film est porteur d'un message «fort» pour les jeunes. Deux ans après sa sortie, ce film qui a le mérite d'être l'un des premiers à aborder cette tragédie sociale, reste toujours d'actualité eu égard à la fréquence des interceptions des migrants clandestins au large du littoral algérien à l'est comme à l'ouest du pays, c'est-à-dire vers l'Espagne ou l'Italie, qui constituent les rives européennes les plus proches d'Afrique du Nord. Cette fiction cinématographique se réfère à un cas réel pris en charge par les gardes-côtes qui ont mené des missions de surveillance et de sauvetage, notamment sur la façade maritime de l'ouest du pays.